No catalogue 039001
Crédit photographique : Source Bibliothèque nationale de France
Droits : Ouverts
En relation avec L’Aveugle et le Paralytique, «Le Salon-rosse. Les exposants des Salons des Champs-Elysées et du Champ-de-Mars», Supplément au journal Paris, 4 mai 1896.
Avec son édition du lundi 4 mai 1896, le quotidien Paris publie un supplément humoristique de quatre pages intitulé « Le Salon-rosse. Les exposants des Salons des Champs-Elysées et du Champ-de-Mars » et signé « L’Aveugle et le Paralytique ». Si l’identité des auteurs du texte demeure mystérieuse, celle de l’illustrateur, Félix Vallotton, est dévoilée. Son dessin pour le frontispice est constitué d’une frise formée de têtes d’artistes, avec, de gauche à droite, celle de :
Jean-Léon Gérôme : « Toujours à la recherche de la Vérité, croit l’avoir enfin trouvée en faisant des ombres bleues, sur mur rose, comme Claude Monet ! ».
William Bouguereau : « Le maître impavide et fondamental. »
Alfred Roll : « Le portrait d’Alexandre Dumas est inachevé, dit le catalogue : – c’est une erreur. L’artiste, non satisfait de son œuvre, a commencé à la gratter. Pourquoi n’a-t-il pas continué ? ».
Léon Bonnat : « Ce nocher des lacs de bitume fluctuat toujours, lui. Mais, moins heureux, ses passagers, la belle Fatma des ministères de Mrs. S.-E. Bodley, mergiturent désastreusement. »
Carolus-Duran : « mérite après cette exhibition de redevenir simplement Charles Durand. »
Pierre Puvis de Chavannes : « L’‹ on ferme ! › retentirait avant [que le visiteur] fût sorti de ces quatre murs où des centaines de dessins reconstituent la vie fœtale des compositions de Puvis. »
Jules Lefebvre : « C’est étrange. Cette demoiselle, depuis un ou deux quarts de siècle que M. Lefebvre la peint, reste la même : ans et blaireau glissent sur elle sans l’user. »
Auguste Rodin : « qui préfère avec raison le glorieux voisinage des dessins de Puvis de Chavannes aux promiscuités inquiétantes du jardin, où sont réunies les statues. »
Pascal Dagnan-Bouveret : « – Mais il l’a vendu 130’000 francs, et l’aurait vendu 200’000, s’il avait consenti à l’exposer ailleurs ! / – Il aurait dû l’exposer ailleurs. »
Henri Harpignies : « un métier trop su, qui ne laisse place à aucun imprévu, aucune émotion : en somme l’œuvre fatale d’un professeur de paysage, consciencieux et savant. »
En 1973, Gilbert Guisan et Doris Jakubec ont cru pouvoir identifier Tristan Bernard (1866-1947) et Félix Vallotton comme les auteurs de ce texte signé « L’Aveugle et le Paralytique » (voir Documents, vol. I, pp. 16 et 24). Or un examen plus circonstancié du style exclut que Vallotton ait contribué au texte (voir Koella et Poletti, 2012, p. 2, note 12).
«Notre frontispice, qui est de M. Vallotton, ne sera exposé dans aucun autre Salon que le Salon-rosse du "Paris" N.D.L.R.» [p. 8]
1896LRZ295
«Frontispice. p Ie journal Paris»
1896
«frontispice pour le Paris 50»
L.B., «Beaux-Arts. La Critique et les Salons de 1896», Revue encyclopédique (Paris), 1896, p. 503 («Les célébrités des deux Salons. Dessin de M. F. Vallotton dans le Paris»).