En relation avec le poème éponyme d'Henri-Edouard Droz.

A été retenu ici le titre que Félix Vallotton note dans son carnet contenant la « liste des gravures sur bois établie par ordre chronologique », sous le n^o 17, et qui est devenu usuel dans la littérature vallottonnienne.

Vallotton montre le lion mortellement blessé par une lance, couvrant d’une patte un bouclier décoré d’une fleur de lys, symbole de la monarchie française. À côté se trouve un second bouclier aux armoiries de la Suisse. Étant donné que Vallotton a gravé ce bois pendant ses vacances à Ballancourt-sur-Essonne et au vu de l’indéniable ressemblance, Vallotton a certainement travaillé d’après une gravure touristique ou une prise de vue photographique du monument Le Lion de Lucerne. Celles-ci circulaient largement, au nombre desquelles le cliché édité vers 1890 par Schroeder et Cie à Zurich (fig. A).

Ce petit bois a été réalisé en peu de temps, entre le 18 juin et le 4 juillet 1892. La planche a été commandée par la maison d’édition Attinger frères de Neuchâtel pour illustrer le poème d’Henri-Édouard Droz (1868-1927). Elle a suscité des réactions positives dans la presse (sur ce point, voir ici).

L’illustration entretient un rapport direct avec le contenu du texte. Elle se réfère au poème d’Henri-Édouard Droz et renvoie comme celui-ci au monument Le Lion de Lucerne, dessiné en 1819 par le célèbre sculpteur danois Bertel Thorvaldsen (1770-1844) et taillé en 1820-1821 par le sculpteur allemand Lukas Ahorn (1790-1856). L’œuvre rappelle la mort des gardes suisses au service du roi Louis XVI, tués en 1792 par les révolutionnaires lors de la prise du Palais des Tuileries à Paris.

L’illustration est reprise à l’identique sur la couverture du livre (voir ici).

Non monogrammé

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Félix Vallotton, Liste des gravures sur bois établie par ordre chronologique, 1891-1898, manuscrit, Lausanne, Fondation Félix Vallotton, sous 1892: «17 Lion de Lucerne»

Non signé, « Le Lion de Lucerne », L'Express, 9 août 1892, p. 3

Godefroy, 1932, n^o 97

Vallotton et Goerg, 1972, n^o 102, p. 117