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Livres

No catalogue 005000

Henri-Édouard Droz, Le Lion de Lucerne. 1792 Dix août 1892. Centenaire de la défense des Tuileries par les Suisses, Neuchâtel : Attinger frères, 1892, première de couverture illustrée d’une xylographie de Félix Vallotton

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)

Droits : Réservés


Le Lion de Lucerne


Titre

Le Lion de Lucerne

Sous-titre

1792 Dix août 1892. Centenaire de la défense des Tuileries par les Suisses

Auteurs-autrices
Henri-Édouard Droz
Éditeur
____
Mentions relatives à l’illustration

« Bois de F. Vallotton » en première de couverture


Type d’ouvrage
Plaquette
Genre
Poésie
Langue·s
Français

Lieu de publication
Neuchâtel
Maison d’édition

Attinger frères

Collection
____
Date de parution
1892 (Après le 15 Juillet)
Type d’édition
Édition originale
Remarques

« […] cette plaquette [est] actuellement sous presse », L'Impartial, 15 juillet 1892, p. 3


Commentaire

D’après le journal L’Impartial, la brochure Le Lion de Lucerne était « sous presse » le 15 juillet 1892 (L’Impartial, vendredi 15 juillet 1892, p. 3).

Le Lion de Lucerne, poème commémoratif écrit par Henri-Édouard Droz (1868-1927) – dont le titre complet est 1792 Dix août 1892. Centenaire de la défense des Tuileries par les Suisses. Le Lion de Lucerne. Helvetiorum fidei ac virtuti – est publié en 1892 par les ateliers Attinger à Neuchâtel. La plaquette est illustrée par deux petites gravures sur bois de Félix Vallotton : une tête de chapitre, réutilisée sur la couverture, et un cul-de-lampe. Outre l’édition ordinaire, une édition de luxe en format Jésus, soit 28 x 19 cm, est proposée. Les deux éditions sont ornées de bois originaux. Le tirage de la brochure n’est pas connu, ni la date exacte de sa sortie de presse. Toutefois, une présentation de nouveaux livres parue dans L’Impartial et ‹ une annonce publicitaire dans le Journal de Genève nous permettent d’établir que la brochure est produite › entre le 15 juillet et le 5 août 1892 (L’Impartial, vendredi 15 juillet 1892, p. 3 ; Journal de Genève, 2e édition, vendredi 5 août 1892, p. 4).

Le poète chaux-de-fonnier Henri-Édouard Droz écrit ce poème en 1892 pour commémorer le centenaire de la journée du 10 août 1792. Cette date marque la fin du régime monarchique en France et, ainsi, le dernier combat des gardes suisses au service des rois français depuis 1616. Lors de la prise du Palais des Tuileries puis des massacres survenus en septembre, environ quatre cents officiers et soldats des régiments suisses servant Louis XVI, restés dans la demeure royale afin d’assurer sa protection, sont tués par les révolutionnaires. S’inspirant du monument Lion de Lucerne érigé vers 1820-1821 en mémoire des gardes suisses morts durant ces évènements, Henri-Édouard Droz ne fait toutefois pas le récit d’incidents sanglants. Il rend plutôt hommage au sens du devoir et au courage des soldats, comme le soulignent respectivement le rédacteur anonyme de La Sentinelle du jeudi 18 août 1892 (p. 3) et le critique littéraire Philippe Godet dans son compte rendu du poème, publié en septembre 1892 dans le numéro 165 de la Bibliothèque universelle et revue suisse (p. 656).

Félix Vallotton obtient la commande des illustrations pour Le Lion de Lucerne vraisemblablement grâce à ses contacts à la Gazette de Lausanne, pour laquelle il rédige depuis 1890 des comptes rendus d’expositions collectives parisiennes et des articles monographiques. En effet, le 14 mars 1892, à l’occasion d’un entretien informel dans les bureaux de la Société vaudoise des beaux-arts, Georges Rochat (1854 ou 1855-1898), bras droit du rédacteur en chef de la Gazette de Lausanne, passionné de littérature et d’art, fait l’éloge de l’artiste et présente quelques-unes de ses gravures sur bois. Celles-ci sont accueillies favorablement, quoiqu’avec une certaine réserve si l’on en croit un chroniqueur anonyme de la Gazette de Lausanne qui évoque « une série de très curieuses gravures sur bois, de M. Félix Vallotton » (Gazette de Lausanne, 15 mars 1892, p. 3). (Le même Rochat représente la Gazette de Lausanne auprès de Paul Vallotton, frère de l’artiste, qui sert d’intermédiaire pour la critique d’art publiée par Félix Vallotton dans le quotidien. Sur cette question, voir Koella et Poletti, 2012, p. 184.) Peu après, avec l’appui de Philippe Godet (1850-1922), collaborateur régulier de la Gazette de Lausanne, écrivain et professeur neuchâtelois jouissant d’une certaine renommée et d’une influence dans le monde littéraire et artistique suisse romand, Vallotton parvient à placer en dépôt un lot de xylographies dans l’entreprise familiale Attinger. À cette époque, celle-ci réunit sous un même toit une imprimerie, une maison d’édition, une papeterie et une librairie (lettres de Félix Vallotton à son frère Paul, datées du 13 et du 15 avril 1892, Lausanne, Fondation Félix Vallotton).

Quoi qu’il en soit, une lettre adressée à Paul Vallotton nous apprend que la maison Attinger frères sollicite Félix Vallotton en juin pour Le Lion de Lucerne. Depuis Ballancourt-sur-Essonne (Seine-et-Oise), où Félix Vallotton passe ses vacances aux côtés de sa compagne Hélène Chatenay (?-1910) et du graveur Félix Jasinski (1862-1901), il écrit à son frère le 17 juin 1892 : « J’ai reçu d’Attinger la commande de deux petits bois, c’est une bien mince affaire, mais j’ai donné un prix exagérément bas afin de l’avoir pour sûr ; ce travail sera vite fait. » (Lausanne, Fondation Félix Vallotton). Le Livre de comptes de l’artiste nous indique qu’il est payé 90 francs. Ce n’est en effet pas beaucoup, si l’on considère qu’il s’agit d’un montant forfaitaire incluant, selon toute apparence, l’octroi des licences de droits d’auteur. Ainsi, les frères Attinger ont toute liberté d’utiliser l’entête commandé à l’artiste en couverture également, tandis qu’ils reportent le cul-de-lampe sur la quatrième de couverture.

Félix Vallotton se met au travail, le manuscrit du poète sous les yeux (manuscrit et lettre d’Henri-Édouard Droz envoyés le 14 juin 1892 à Félix Vallotton, Lausanne, Fondation Félix Vallotton). Comme prévu, il ’exécute le mandat avec efficacité, en évitant toute réflexion superflue. Il peut ainsi annoncer à son frère dans une lettre datée du 5 juillet : « J’ai fait les deux bois d’Attinger […] mais ne les lui ai pas encore soumis, un ira, l’autre n’est pas fameux mais c’est si petit que je n’en puis rien tirer d’autre, un de ces jours prochains, je leur enverrai une épreuve, et verrai ce qu’ils en pensent. » (Lausanne, Fondation Félix Vallotton).

La presse de l’époque accueille globalement très bien la petite publication, quoique l’autocritique de l’artiste soit parfois partagée. Ainsi, on peut lire dans un compte rendu anonyme de L’Express du mardi 9 août 1892 : « […] Le lion mourant, dont M. F. Vallotton a orné la couverture, est un bel et sobre spécimen de gravure sur bois. J’aime autant ne rien dire des deux guerriers qui sont au dos. » (p. 3). Ou encore, dans la critique déjà citée de Philippe Godet parue en septembre 1892 dans la Bibliothèque universelle et revue suisse : « Nous signalons aux amateurs d’art et de poésie cette brochure, que les collectionneurs auront soin de se procurer. » (no 165, septembre, p. 656). Tandis que le rédacteur anonyme de La Sentinelle note dans son résumé : « L’édition […] très bien illustrée par M. Vallotton, artiste vaudois établi à Paris, actuellement très en vogue, se vend […] dans toutes les librairies. […] Nous ne saurions mieux faire que de recommander à chacun de nos lecteurs l’achat de ce poème qui a sa place marquée dans toutes les familles. » (La Sentinelle. Journal économique et littéraire, 3e année, no 69, jeudi 18 août 1882, p. 3).

Nadine Franci

Illustrations liées

Imprimeur·s
Imprimerie Attinger frères, Neuchâtel
Dimensions
16,0 x 22,9 cm
Nombre de pages
7
Notes sur l’édition

Tirage courant sur papier vélin : nombre d'exemplaires inconnu

Tirage de tête sur papier hollande : nombre d'exemplaires inconnu

Prix de vente : 50 centimes (édition ordinaire), 1 franc (édition de luxe)

Reliure: brochée (La plaquette consiste en un cahier formé de trois pages pliées cousues entre elles)


Technique de reproduction des illustrations
Xylographie
Gravure/photogravure

Félix Vallotton

Papier (pour les illustrations)

Papier d'édition


Image de comparaison
____

Livre de raison

1892LRZ124

« tête de chapitre (lion) et cul de lampe. »

Livre de comptes

1892

« tête de chapitre (lion) et cul de lampe p. m. Attinger 90 »

Honoraires
90 Francs

Bibliographie

Non signé, « Le Lion de Lucerne », L'Express, 9 août 1892, p. 3

Ed. Clerc, « Le Lion de Lucerne, poème commémoratif, par Henri-Edouard Droz », L’éducateur : organe de la Société Pédagogique de la Suisse Romande, XXVIIIe année, no 16, 15 août 1892, p. 255-256

Non signé, « Le Lion de Lucerne », La Sentinelle, Journal économique et littéraire, paraissant à la Chaux-de-Fonds le mercredi et le samedi, IIIe année, no 69, 18 août 1892, p. 3

Philippe Godet, « L’anniversaire du 10 août : un poème sur le Lion de Lucerne », Bibliothèque universelle et Revue suisse, no 165, septembre 1892, p. 655-656


Liens
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Localisation du document décrit
Lausanne, Fondation Félix Vallotton

Notes

Édition ordinaire