No catalogue 012002
[Argument]
[Argument]
Concernant le projet avorté d’une publication chez Eggimann du Livre de Marguerite de Mathias Morhardt illustré par Vallotton, voir ici.
L’encadrement pour l’« Argument », première partie du Livre de Marguerite, est le premier des huit encadrements dessinés par Vallotton pour l’éditeur Eggimann en 1893. Il est l’unique à avoir fait l’objet d’une version définitive gravée sur bois (fig. A) et, de ce fait, le seul à avoir été payé à l’artiste. Cela explique sa mention au Livre de raison et au Livre de comptes en 1894, année du versement d’un honoraire de 50 francs.
Sur la base de ce spécimen, Eggimann écrit à Morhardt le 7 juin 1893 : « […] le texte est éteint par le cadre, il faudrait me semble t-il, tirer soit le cadre soit le texte en rouge ; ainsi cette impression fâcheuse disparaîtrait. » (Eggimann souligne). Une fois l’encadrement gravé sur bois, il effectuera, dit-il, un essai en couleur (voir fig. B). Et de poursuivre : « […] le dessin de Vallotton est très bien, mais ne pourrait-il pas l’animer par des figures d’animaux ou d’hommes ou de femmes, car je crois que si tous les cadres étaient tous dans le même genre que celui-ci cela paraîtrait monotone. Je ne tiens d’ailleurs pas plus que ça à mon idée. J’aime beaucoup le dessin de Vallotton, il est tout à fait dans le style du bouquin […] ». Vallotton suivra ces directives à la lettre, à en juger par les figures et les animaux qui animent les deux dessins préparatoires d’encadrements qui nous sont parvenus (voir [Les jours mauvais] et [Les Jours de fêtes]).
Les épreuves conservées comportent les quatrième, cinquième et sixième quatrains de l’« Argument » : « Mon Cœur / Mes peines sont celles d’un cœur / À qui ne s’est pas révélé / L’obscur motif de sa langueur / Et qui ne peut s’en consoler. / Mon Âme / Mon ivresse est celle d’une âme / Qui prévoit le cher avenir / Auquel je veux – je le proclame, – / Étroitement appartenir. / Mon Cœur / Hélas ! hélas ! je ne sais pas / Tout le cher passé que j’oublie ! / Qu’est-ce donc qui m’attend là-bas ? / Pourquoi cette mélancolie ? ».
Le département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France conserve une épreuve de l’encadrement avec le titre du livre (tel qu’on le trouve ici) à la place du texte de l’« Argument ».
A. Félix Vallotton, Argument, encadrement pour Le Livre de Marguerite de Mathias Morhardt, 1893, xylographie sur papier vergé Van Gelder filigrané, 22,6 x 18 cm (planche), 32,5 x 27 cm (feuille), Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève, Dépôt de la Fondation Jean-Louis Prevost, 1997, Inv. E 97-0394 [sous le titre La Cascade]
Crédit photographique : © Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève
Droits : Réservés
B. Félix Vallotton, Argument, encadrement pour Le Livre de Marguerite de Mathias Morhardt, 1893, xylographie, 22,6 x 18 cm (planche), Paris, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie [sous le titre La Cascade]
Crédit photographique : © Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Droits : Ouverts
1894LRZ196
«Encadrement. grav. s bois»
1894
«Encadrement bois. p. M Morhardt 50»
Manuscrits et archives privées de la Bibliothèque de Genève, Papiers Mathias Morhardt (cote CH BGE Ms. fr. 4201-4219bis): Eggimann, Ch[arles]. 5 lettres et 1 carte autographes signées à Mathias Morhardt. - Paris, 11 janvier - 2 août 1893 et sans date (cote Ms. fr. 4205, f. 206-216); Vallotton, F[élix]. 4 lettres et 4 cartes autographes signées à Mathias Morhardt. - Paris, Lausanne, 10 juin - 23 juin 1893 et sans date (cote Ms. fr. 4205, f. 240-250)
Mathias Morhardt, Le Livre de Marguerite, Paris, Bibliothèque artistique et littéraire, 1895
Godefroy, 1932, no 141a «La Cascade» [sous 1894]
Vallotton et Goerg, 1972, no 141, p. 150 «La Cascade» [sous 1894]