Autonome

Stefan Nikolov Stambolov (1854-1895) est un homme d’État et poète bulgare, fondateur et leader du Parti libéral national en 1887. Premier ministre de 1887 à 1894, il modernise l’économie et l’administration du pays d’une manière dictatoriale. En juillet 1895, Stambolov est assassiné en plein centre de Sofia.

Les derniers jours de juillet 1895, cet événement fait la une des revues et des journaux. Les réactions à sa mort sont extrêmement variées. Ainsi, on lit dans le numéro 30 de La Revue diplomatique : politique, littérature, finances, commerce international du 21 juillet 1895 : « Aux uns, Stambouloff apparaît comme un homme implacable et féroce, qui emprisonna, tortura, envoya à la mort les ennemis de sa politique et pour ceux-là, l’attentat dirigé contre lui n’est que la ‹ justice immanente › des choses. D’autres voient dans cet homme d’Etat un politicien éclairé, un homme prompt et énergique, et dont les terribles procédés de gouvernement, s’ils ne sont pas justifiables, n’excusent pas, dans tous les cas, l’assassinat » (p. 2). Camille Gondry du Jardinet, rédacteur de La Joie de la maison : journal hebdomadaire illustré, constate, quant à lui, dans le numéro 238 du 25 juillet 1895 : « On est […] obligé de reconnaître que la majorité de la population, après un premier mouvement de pitié, ne se montre pas très sympathique à l’égard de l’ancien premier ministre. Elle se souvient en cette circonstance, beaucoup plus du gouvernement tyrannique et brutal de M. Stambouloff que des services qu’il a rendus à la patrie. L’attitude d’un peuple en pareille occurrence n’est-elle pas bien faite pour donner une leçon aux despotes présents ou à venir ! » (p. 473).

Contrairement à ses habitudes, La Revue blanche ne fait allusion à cette actualité récente que par l’image, en publiant le masque de Stambolov dessiné par Félix Vallotton. Le portrait conclut un article de la rubrique « Mouvements politiques » de George Dalbert intitulé « La dernière majorité libérale » (pp. 136-138) dans lequel il n’est pas question de Stambolov. La revue se contente donc d’une évocation imagée en cul-de-lampe, tout en s’abstenant de commenter ou d’éclairer cet assassinat.

Des quelques clichés photographiques de Stefan Stambolov qui nous sont parvenus, le portrait réalisé vers 1894 par Dimitar Karastoyanov (fig. A) nous semble être la source iconographique la plus proche du masque de Vallotton.

Il existe un premier masque de Stefan Stambolov par Vallotton, non monogrammé, non retenu et inédit (fig. B).

«Illustrations / Félix Vallotton: Stamboulof [sic]», dans la table du second semestre de 1895

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