No catalogue 014057
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Dans l'ombre du harem
Dans l'ombre du harem
En relation avec le texte anonyme «Dans l'ombre du harem», La Revue blanche, tome XIV, no 109, 15 décembre 1897, pp. 401-417.
« Dans son prochain numéro La Revue blanche commencera la publication de Le Harem », lit-on en deuxième de couverture dans le numéro du 1er décembre 1897 du périodique. « Une Circassienne… Dans l’ombre du harem » figure en effet au sommaire imprimé en couverture du numéro suivant, celui du 15 décembre, et une variante dans la table du tome correspondant (le tome XIV) : « Anonyme : Dans les ténèbres du harem ». Le titre du roman est sujet à variations au début de la publication en feuilleton dans La Revue blanche (du 15 décembre 1897 au 1er mars 1897). C’est finalement Dans l’ombre du harem qui l’emportera pour le volume publié en 1898 aux Éditions de La Revue blanche.
Derrière le pseudonyme « Une Circassienne » se cache Marguerite Pilon-Fleury (1858-1937), qui est le sujet d’un article circonstancié dans Annales Africaines de 1911. On y apprend aussi comment La Revue blanche est entrée en possession du manuscrit grâce à son chroniqueur littéraire Victor Barrucand : « Femme d’un ancien médecin du Sultan de Constantinople, très lettrée, parlant et écrivant purement plusieurs langues de l’Europe et de l’Orient, Mme Pilon-Fleury qui connaît très bien le monde levantin, put se documenter sûrement et donner à ses romans une saveur d’exotisme et de vérité que n’auraient pas eu des œuvres de pure imagination. Le premier de ces romans : Dans l’Ombre du Harem, parut à la Revue Blanche, et le second : La Courtisane de la Montagne, à la Revue de Paris. La tenue littéraire de ces revues et leur notoriété disent la valeur des œuvres qu’elles publient. Il est bien évident que les romans de la femme du médecin du harem n’y auraient pas été reçus s’ils avaient été mal conçus […]. Pendant son séjour à Constantinople, Mme Pilon-Fleury, avait eu, par la situation de son mari, la facilité de pénétrer, quand elle le désirait, dans le palais mystérieux rigoureusement fermé aux profanes. Si elle n’avait pas profité de cette aubaine pour noter soigneusement ce que, par un si précieux privilège, il lui était donné de voir et d’entendre, elle n’aurait pas été femme et femme doublée d’un écrivain avide de documentation inédite. Elle ne tarda pas à conquérir la confiance de quelques-unes des recluses qui charment les heures du prince des Croyants ; les curieuses confidences qu’elles lui firent sur leur origine, la façon dont elles avaient été conduites au harem, le genre de vie qu’elles y mènent, tout cela fournit à Mme Pilon-Fleury la matière d’un roman passionnant comme le sont toutes les œuvres où l’auteur peut présenter sur le vif des situations et des êtres d’exception. » (Ernest Mallebay, « Chronique algérienne. L’incorrigible Barrucand », Annales Africaines. Revue hebdomadaire de l’Afrique du Nord, 14 janvier 1911, pp. 13-14.)
Dans La Revue blanche, le texte est illustré d’une petite vignette de Vallotton placée en cul-de-lampe, non mentionnée dans la table du tome XIV. Elle représente une tête de femme serrée dans un foulard stylisé et dont le profil gauche est encadré par un croissant de lune. Lors de la publication dans le périodique des autres parties du roman – le 15 janvier 1898, le 1er février 1898, le 15 février 1898, le 1er mars 1898 –, puis dans le volume, elle est reprise en plus grand format.
Le 20 mars 1898, Le Cri de Paris consacre sa rubrique « Le Livre de la semaine » (p. 22) à Dans l’ombre du harem. On y lit ces lignes non signées : « Ce captivant roman qui porte à chaque page la marque d’une sincérité si naïve, contredit à souhait l’Orient de convention et constitue un document d’une valeur unique sur la sentimentalité, les galanteries, les mœurs, et la politique ottomanes. Des ministres, des ambassadeurs, des softas, des kolfas, trois sultans (Abdul Aziz, Mourad, Abdul Hamid), des odalèques (ne plus dire odalisques), d’inquiétants lutteurs, des danseuses, des animaux, et quels eunuques ! circulent rapides dans ce joli livre. La Circassienne anonyme, islamite fervente, qui a relaté en français tant d’épisodes fleuris, sanglants, mélancoliques, caractéristiques toujours, a vécu des années au harem du prince égyptien Halim et au harem impérial. Quelques exotismes rehaussent d’un peu d’étrangeté son style non professionnel et dont il faut aimer le tact instinctif et la fraîcheur ingénue ».
Katia Poletti et Nadine Franci
Non spécifié
Monogrammé au centre à droite
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