No catalogue 014068
Crédit photographique : © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthour (photographie : Reto Pedrini)
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En relation avec l'article de Théodore Duret, «Miss Austen. A Charles Whibley», La Revue blanche, tome XVI, no 121, 15 juin 1898, pp. 278-282.
L’écrivaine et femme de lettres anglaise Jane Austen (1775-1817) est le sujet d’un éloge de la part de Théodore Duret, écrivain, journaliste et critique d’art français (1838-1927). Narrant la biographie et les écrits d’Austen avec un certain mimétisme syntactique envers le style de l’écrivaine, Duret relève que « Miss Austen s’est développée spontanément, sur elle-même. Elle est devenue auteur d’une façon d’abord inconsciente, pour obéir à l’appel de facultés natives » (pp. 278-279). Le stéréotype de l’artiste ou de l’autrice « spontanée » ou « inconsciente », qui n’est pas maître de ses facultés cognitives dans la création de son œuvre, irrigue le texte de Duret, tout comme l’idée que le talent féminin réside dans des « qualités de forme et de style » (p. 281) essentiellement : « Elle triomphe […] dans le rendu de ces minuties et de ces riens de la vie, qui complètent les peintures, donnent leurs derniers traits aux caractères, […] qu’elle, avec sa légèreté féminine, sait saisir, pour leur prêter un charme qui les rend attachants. […] Elle écrit avec cette félicité d’expression, ce charme naturel que sont les dons montrés par les femmes, lorsqu’elles ont du génie ou du talent. » (p. 281).
L’analyse du tropisme de genre relevé ici excède le projet de cette notice, mais relevons, à la décharge de l’auteur, que celui-ci place en très haute estime les romans de « Miss Austen », dotés de « l’observation exacte de la vie » à une époque où, en France, était encore cultivée la tragédie classique.
Vallotton se saisit, quant à lui, d’une reproduction d’un détail du présumé portrait de Jane Austen peint par Ozias Humphry en 1789 parue en frontispice de la première édition des lettres d’Austen (Letters of Jane Austen, Londres : Richard Bentley & Son, 1884, vol. I) dont il respecte le cadrage avec le bas de la composition qui se termine en mourant. Vallotton fait exception ici aux masques habituellement réalisés pour la revue, restituant sommairement la posture et le vêtement de l’écrivaine, conformément à la source iconographique qu’il avait à disposition.
«Illustrations / Félix Vallotton: Jane Austen», dans la table du tome XVI
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Éditions de La Revue blanche. Catalogue, Paris, Éditions de La Revue blanche, 1900, p. 3.