En relation avec le texte de Camille Mauclair, « Le Théâtre », pp. 108-110.

S’il est difficile d’affirmer que la femme assise au centre de cette vignette est bien la comédienne Sarah Bernhardt (1844-1923), l’hypothèse paraît plausible à la lumière d’un passage du texte de Camille Mauclair illustré ici par Vallotton : « La pièce à décors, dont Madame Sarah Bernhardt a groupé d’autour d’elle, avec la collaboration de M. Sardou, un grand nombre de spécimens variés, participe de ce genre intermédiaire que les artistes ne peuvent souffrir.[…] [On] trouve naturel aujourd’hui d’aller voir la robe de la grande Sarah dans Gismonda, ou son chapeau dans autre chose, ou son coup de couteau, ou sa crise de nerfs, ou un décor, ou la figuration : et il faut bien s’en aller après aussi, car quand on a vu cela on a tout vu de la pièce de M. Sardou. […] Il n’y a là ni art ni contentement de l’esprit à aucun degré, à peine un plaisir des yeux et le prestige d’une mime experte sans qui ce fatras serait insoutenable […]. » (p. 110).

Mauclair déplore dans sa chronique « le rendez-vous d’oisifs » qu’est devenu le théâtre en 1895, et Vallotton en capte le voyeurisme en dépeignant une actrice à la posture pudique, coincée sur un banc entre deux hommes moustachus qui lorgnent vers sa personne.

Ce dessin est exemplaire des huit illustrations de type thématique que Vallotton livre à la Revue franco-américaine (à ce propos, voir ici).

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Pierre Louÿs, « Le Théâtre », in Revue franco-américaine, juillet 1895, pp. 105-106.