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Illustrations de périodique

No catalogue 030036

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)

Droits : Réservés


Corbeaux

Titre
Corbeaux
Légende
Sujet
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Parution dans
Numéro
Date
1895 (Juillet)
Page
p. 69
Emplacement
Corps du périodique
Relation illustration-texte

En relation avec le texte d'Émile Goudeau, « Corbeaux », pp. 66-69.


Commentaire

Vallotton illustre le poème d’Émile Goudeau (1849-1906), intitulé Corbeaux, avec une vignette en cul-de-lampe tout à fait littérale : une nuée de corbeaux vole au-dessus d’une haie de cyprès qui se dressent derrière le mur d’un cimetière, tous symboles du thème de la croyance d’une vie après la mort qui occupe ici Goudeau. Les vers agencés tel un refrain au fil du poème servent d’inspiration à Vallotton :

« La horde des corbeaux tourneurs se mobilise, / Derviches du néant, criant : ‹ Croâ ! Croâ ! ... / […] On dirait un large vol de ténèbres / D’où sortirait ce seul cri ‹ Croâ ! crois ! › / […] Les rauques corbeaux unissaient leurs voix, / Pour lancer au firmament sourd et vide / Le cri perpétuel : Croâ, crois, crois ! / Allons donc, croasseurs, assez de cette histoire ! / Nul de nous ne peut plus croire / À tant de racontars venus de l’Au-Delà / Et que nul ne contrôla... / […] Cependant les corbeaux clament tous à la fois / Vers le soleil couchant leur : ‹ Croâ, croâ, crois ! › / […] Mais sans fin ni repos, parmi le crépuscule, / À l’entour du clocher surmonté de la croix, / La horde des corbeaux, sinistre et ridicule, / Crie à tous les échos : ‹ Croâ ! croâ ! crois ! crois ! › / […] » (pp. 66-68).

Notons que Goudeau, fondateur à Paris du cercle littéraire Les Hydropathes et se qualifiant lui-même ici de « poète fantaisiste » (p. 66), n’hésite devant aucun jeu de mots. Il introduit ce poème par une note à peine voilée à Stéphane Mallarmé : « En son langage, le corbeau d’Edgar Poe sut aisément prononcer les fameuses syllabes : ‹ Never More ›. Nul corbeau n’hésiterait à la profération d’une telle onomatopée. Mais comment prononcerait-il le ‹ Jamais Plus › des traducteurs obstinés à trahir ? En réalité, le corbeau dit : ‹ Croâ ! Croâ ! › ou encore : ‹ Crois ! crois ! › Ainsi le funèbre avertisseur rencontrera meilleure interprétation du célèbre ‹ Never More › […]. » (p. 66).

Le cul-de-lampe pour « Corbeaux » est exemplaire des dix-huit illustrations de type narratif que Vallotton livre à la Revue franco-américaine (à ce propos, voir ici). Étroitement lié ici au poème de Goudeau, le même dessin sera repris l’année suivante dans l’ouvrage de Otto Julius Bierbaum, Der Bunte Vogel von 1897. Ein Kalenderbuch (1896), où il viendra illustrer de manière plus paradoxale le thème du printemps.

Sarah Burkhalter


Format
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Composition
Flottante
Couleur
Noir et blanc
Technique de reproduction
Dessin reproduit par procédé photomécanique
Gravure/photogravure
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Signature
Non monogrammé
Autre·s mention·s sur l’illustration

Autre·s mention·s en marge de l’illustration

Autre·s mention·s dans la publication

Remarques


Image de comparaison
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Livre de raison

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Livre de comptes

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Honoraires
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Bibliographie
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Reprise·s

Otto Julius Bierbaum, Der Bunte Vogel von 1897. Ein Kalenderbuch, Berlin 1896, p. 41


Liens
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Fiche liée
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