En relation avec Ernest La Jeunesse, «Le Président», pp. 183–190.

Comme le relève Luce Abélès, « […] l’auteur imagine le monologue intérieur du président de la République, défilant sous la pluie qui fait rage. » (Abélès, 1999, p. 320). Ce texte d’Ernest La Jeunesse (1874-1917) pour Les Rassemblements fait ainsi référence au dessin de Vallotton dans les passages suivants : « Ah ! ce pauvre chapeau ! Il le tient à bout de bras, l’offre, stoïque, à la pluie comme un pot de fleurs : on va croire qu’il cherche à bien montrer qu’il le sacrifie – tel un ministre – qu’il n’en est pas un chapeau près ! […] Des parapluies, des parapluies, des parapluies ! qui sait ? Il n’y a peut-être rien dessous. Si : il ne faut pas qu’il soit injuste. Des gens s’appliquent : une bonne en tablier blanc ; elle est peut-être jolie mais – que maudite soit la pluie ! – il ne voit que le tablier ; un peintre en bâtiment : c’est l’Art ; un vieux hideux monsieur décoré : c’est l’Honneur ; un curé : c’est la Foi ; un pioupiou et son eczéma : c’est la Patrie ; un gosse et c’est, redoutable et admirable, Demain. […] Il secoue son chapeau, le fait pleurer sur les pavés, le brandit, met en valeur les mille petites gouttelettes qui l’étoilent, qui, harmonieuses, se groupent en arabesques et en astragales démocratiques. Mais il ne s’amuse pas : ses compagnons se sont figés, endormis sous le rythme de la pluie : les croix s’entre-choquent [sic], les sabres frémissent, les essieux crient : c’est un glas. Et il salue toujours la foule qui ne le salue pas. » (pp. 186, 188, 189).

Monogrammé en bas à droite

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Abélès, 1999, p. 320

Dessy, 2015/2, p. 103-105