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Livres

No catalogue 038000

Octave Uzanne (éd.), Badauderies parisiennes. Les Rassemblements. Physiologies de la rue, Paris : Henri Floury pour Les Bibliophiles indépendants, 1896, page de titre illustrée d’une vignette de François Courboin

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)

Droits : Réservés


Les Rassemblements


Titre

Les Rassemblements

Sous-titre

Badauderies parisiennes [avant-titre]. Physiologies de la rue

Auteurs-autrices
Gustave Kahn ; Tristan Bernard ; Romain Coolus ; Pierre Veber ; Thadée Natanson ; Ernest La Jeunesse ; Victor Barrucand ; Eugène Veek ; Paul Adam ; Lucien Muhlfeld ; Jules Renard ; Léon Blum ; Alfred Athys ; Edmond Pilon ; Gustave Kahn ; Félix Fénéon
Éditeur
Octave Uzanne
Mentions relatives à l’illustration

« Gravures Hors Texte de Félix Vallotton / Vignettes dans le texte par François Courboin » en page de titre ; « Plus de cent croquis dans le texte par François Courboin / Illustrations hors-texte de trente gravures de Félix Vallotton » sur la jaquette


Type d’ouvrage
Livre
Genre
Récit (comprend romans, nouvelles, autobiographies)
Langue·s
Français

Lieu de publication
Paris
Maison d’édition

Henri Floury pour Les Bibliophiles indépendants

Collection
____
Date de parution
1896 (14 Avril)
Type d’édition
Édition originale
Remarques

Date de l'achevé d'imprimer


Commentaire

Les pages liminaires du livre Les Rassemblements nous fournissent les informations suivantes :

Page de titre : « Badauderies Parisiennes / Les Rassemblements / Physiologies de la rue / observées et notées par / Paul Adam, Alfred Athys, Victor Barrucand / Tristan Bernard, Léon Blum / Romain Coolus, Félix Fénéon, Gustave Kahn, Ernest La Jeunesse / Lucien Muhlfeld, Thadée Natanson, Edmond Pilon / Jules Renard, Pierre Veber et Eugène Veek / Prologue par Octave Uzanne / Gravures Hors Texte de Félix Vallotton / Vignettes dans le texte par François Courboin / À Paris / Imprimé pour Les Bibliophiles indépendants / Chez Henri Floury, Libraire de la Société / 1, Boulevard des Capucines, 1 / 1896 »

En regard, au verso du faux-titre : « Cette publication conçue et entièrement exécutée / Sous la direction de Octave Uzanne / a été imprimée par ses soins / pour Les Bibliophiles indépendants / au nombre exactement tiré / de Deux Cents Exemplaires pour les Souscripteurs / plus / Vingt exemplaires pour les Collaborateurs littéraires et artistiques de l’ouvrage / No [xxx] / Tous ces exemplaires ont été numérotés à la presse / Exemplaire de [xxx] . »

« Trente gravures hors-texte de Félix Vallotton, tirées à la presse sur japon impérial par épreuves séparées. » (annonce parue dans La Revue blanche du 1er avril 1896)

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En décembre 1895, Félix Vallotton annonce à son frère Paul : « J’ai en train une série de dessins qui paraîtront en volume, j’en ai fait 20 et en ai encore 10 ; c’est mon travail de ce moment-ci et j’y mets à peu près tout mon temps. » (Documents, vol. I, lettre 74, p. 134). Il s’agit de l’unique lettre de Vallottton à faire allusion au livre Les Rassemblements, conçu, dirigé et préfacé par Octave Uzanne (1851-1931). Paru en avril 1896, cet ouvrage comprend, outre la jaquette illustrée, trente dessins de Vallotton reproduits hors texte. Ces illustrations présentent la particularité d’avoir précédé les nouvelles commandées à quinze auteurs, tous collaborateurs de La Revue blanche (les manuscrits sont remis à Octave Uzanne par Thadée Natanson [1868-1951], directeur de la revue, le 13 février 1896). La plupart des récits partagent la caractéristique d’avoir pour narrateur un observateur de la scène dessinée par Vallotton, attestant le statut de commentaires d’images plutôt que de textes illustrés. La contribution de Lucien Muhlfeld (1870-1902), « L’Affichage moderne », fait même directement référence au dessin de Vallotton.

Dans son prologue à l’ouvrage, Uzanne écrit à propos de Vallotton : « […] l’idée me vint de lui demander une série d’estampes brutalistes sur la Badauderie parisienne si plaisante à observer dans les incessants avatars d’une curiosité boulimique d’événements imprévus. Je n’eus pas de peine à lui fournir les sujets sur lesquels il devait fixer son observation. […] Mon intention était d’écrire ce livre […]. Puis des scrupules me vinrent […] je fis appel aux jeunes qualités d’un groupe de poètes, d’humouristes [sic], de critiques et d’essayistes dont j’avais pu – pour quelques-uns, tout au moins, – apprécier le talent sous le drapeau de bataille de la génération montante si énergiquement tenu pour l’assaut de Demain par la brillante et fringante rédaction de la Revue blanche. […] les gravures de Vallotton furent distribuées à ces littérateurs […]. J’eusse certainement préféré voir quelques-uns de ces indépendants collaborateurs incliner davantage vers la physiologie des groupes fortuitement assemblés et ne pas négliger les dialectes, les interpellations spontanées, les quolibets spéciaux des agglomérations populaires. » (Octave Uzanne, « Prologue. Félix Vallotton et l’origine de ce Livre des Rassemblements. La Bibliophilie et la jeunesse littéraire contemporaine », pp. V-VII).

Les dessins de Vallotton montrent des attroupements dans les rues et les parcs de Paris, thématique qu’il a déjà illustrée en 1894 dans Le Courrier français (voir Les Chanteurs, Les Hercules, Sur les boulevards, L'Épave, La Sortie). Elle est ici développée par un livre inscrit dans le genre de la littérature physiologique et du répertoire de types sociaux. Or, cela mérite d’être relevé, la qualité d’exécution des dessins réalisés pour Les Rassemblements, ouvrage de luxe tiré à 220 exemplaires et destiné à des bibliophiles, ne diffère en rien de ceux publiés par l’hebdomadaire populaire à bas prix et à large diffusion (sur ce point, voir Abélès, 1999).

Uzanne, découvreur de Vallotton xylographe en 1892 dans son article paru dans L’Art et l’idée, dit vouloir « […] redevenir, à l’occasion de ce livre, son introducteur auprès du public. » (Octave Uzanne, « Prologue. Félix Vallotton et l’origine de ce Livre des Rassemblements. La Bibliophilie et la jeunesse littéraire contemporaine », p. II). Évoquant la renommée de l’artiste, il se réjouit que ses dessins lui permettent à nouveau « […] d’affirmer un talent heureusement reconnu, prôné et consacré aujourd’hui parmi ceux de sa génération. » (Ibid., p. I). Il justifie l’attribution des têtes de chapitres à François Courboin (1865-1926), graveur plus conventionnel, par la crainte qu’un ouvrage tout « […] sacrifié au Vallottonisme [soit] un peu agressif pour un public encore insuffisamment préparé à l’absolutisme de sa facture. » (Ibid., p. VIII). L’historien de l’art allemand Julius Meier-Graefe (1867-1935), biographe de Vallotton, jugera d’ailleurs sévèrement ce choix en 1898 : « Mr. Uzanne a joint aux dessins de Vallotton une foule de vignettes infiniment médiocres et très vieux-jeu [sic] de Fr. Courboin, ce qui a enlevé au volume tout son caractère personnel. » (Meier-Graefe, 1898, pp. 60-61). Il convient de relever qu’en tête du prologue, une vignette de François Courboin montre Vallotton occupé à dessiner une foule observée depuis sa fenêtre (fig. A).

Dans le prospectus de souscription, « […] tiré sur papier du texte et représent[ant] à la fois le format et la justification typographique du volume annoncé […] », on peut lire : « M. Félix Vallotton, qui possède la précision et la netteté graphique des xylographes primitifs et qui joint à un précieux savoir du dessinateur graveur une très experte puérilité de facture, nous a semblé devoir être l’idéal imagier de ces manifestations de la rue qu’il fallait éloigner autant que possible de l’obsédante, grise et morne interprétation photographique. / Ses planches vigoureuses et drolatiques éclatent avec de violents contrastes de noir et blanc et n’offrent, avec leur franchise absolue d’exécution, aucune concession de joliesse et de mignardise aux méticuleux amateurs du genre vignette XVIIIe siècle, non plus qu’aux admirateurs des gravures fines et laminées des magazines. Cependant leur intransigeante honnêteté plaira aux Bibliophiles de la dernière promotion qui, – nous voulons l’espérer pour l’art moderne, – seront assez nombreux pour absorber et soutenir de leur appui sincère ce témoignage, – à deux cents exemplaires, – d’une brusque évolution dans l’illustration hors texte du Livre. / Les nombreuses vignettes dans le texte de François Courboin […] ont, par opposition aux gravures hors texte de Vallotton, une allure plus traditionnelle alors même que très individuelle. Ce sont des suites de croquis parisiens faits de traits légers, avec une pointe fine, spirituelle et coquette qui se joue des détails, et qui se montre d’une maîtrise également bien expressive et très précise et observée dans la subtile délicatesse de sa coloration d’ensemble. »

Sur la page de titre du livre, sur la jaquette, ou encore dans les annonces de parution, il est indiqué que les illustrations de Vallotton sont des gravures, affirmation que semble étayer le luxueux papier japon impérial sur lequel elles sont imprimées. Peu après sa parution, le livre est présenté à L’Exposition internationale du livre moderne à l’Art nouveau. Dans le catalogue de l’exposition, pourtant composé par Vallotton, Les Rassemblements est listé sous le no 90, dans la catégorie « Les livres imprimés illustrés par le bois ». Or le fait que, dans son Livre de raison, son Livre de comptes et sa correspondance, Vallotton se réfère exclusivement à des dessins s’inscrit en faux contre cette classification, d’ailleurs déjà réfutée en 1898 par Julius Meier-Graefe qui écrit que le livre « […] contient trente reproductions (et non des gravures comme l’indique le titre) d’après des dessins de Vallotton qui se rapprochent de ses bois, surtout de ses scènes de rues. » (Meier-Graefe, 1898, p. 60).

La supercherie d’Uzanne, consistant à qualifier abusivement les illustrations de gravures, trouve une explication dans le contexte de l’époque, lequel attribuait plus de valeur aux illustrations gravées sur bois qu’aux reproductions photomécaniques. Un livre à tirage limité, destiné à des bibliophiles et vendu 80 francs se devait donc d’être illustré de gravures (sur ce point, voir Royère et Schuh, 2015, pp. 210 et 235). La manoeuvre d’Uzanne était bien réfléchie puisque la souscription sera un succès. Par une annonce parue dans Bibliographie de la France le 11 avril 1896, trois jours avant la date de l’achevé d’imprimer, on apprend que « […] cet ouvrage est dès aujourd’hui presque entièrement souscrit ». En effet, sur les 200 exemplaires numérotés, au moins 185 ont été souscrits. Ainsi, l’exemplaire no 198 (Bibliothèque de Genève) n’est pas attribué nominalement à un souscripteur, alors que le no 185 (The New York Public Library) est l’« Exemplaire de M. Valentin Blacque ».

En 1992, Richard S. Field parie sur l’existence d’une « […] série complète de dessins originaux utilisés pour les reproductions […] ». Il ajoute : « Une évidence vient d’ailleurs ébranler l’hypothèse des gravures sur bois. Nous pouvons affirmer que les illustrations publiées sont des tirages en relief, mais tirées à partir de plaques de zinc gravées au trait, ce qui, photomécaniquement, donne des surfaces nommées ‹ Gillotype ›. De plus, le traité crayon – encre indique clairement que ces illustrations étaient des dessins ; cela se voit particulièrement dans les zones texturées où les traits noirs ne sont pas obtenus en partant du blanc, comme ce serait le cas dans une gravure sur bois. » (Richard S. Field, « Extérieurs et intérieurs. L’œuvre gravé de Vallotton », in : Félix Vallotton, 1992, p. 295, note 26).

L’équivoque subsistera néanmoins jusqu’à la réapparition en 2001, dans une vente aux enchères, des trente dessins définitifs, désormais dans la collection du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Vallotton les avait vendus en 1903 pour 250 francs au libraire Émile Lecampion, tel que consigné dans son Livre de comptes. Aujourd’hui, la série complète des trente dessins utilisés pour illustrer l’ouvrage d’Uzanne (dont Richard S. Field soupçonnait l’existence), celui reproduit sur la jaquette ainsi que dix dessins préparatoires pour neuf des sujets et la couverture sont tous localisés et répertoriés dans le présent catalogue.

D’après son Livre de comptes, l’exécution d’un dessin rapportait généralement plus à Vallotton que sa vente. Dans le cas des Rassemblements, c’est même quatre fois plus sachant qu’il touche 1’000 francs pour son travail et qu’il vend les dessins pour 250 francs. La même différence se vérifie pour les dessins réalisés pour Poil de Carotte. À titre de comparaison, François Courboin a perçu 550 francs pour ses quelque 120 vignettes et les auteurs ont été payés 20 francs par texte (voir ci-dessous le contenu de l’exemplaire truffé conservé à la Bibliothèque de Genève).

Avant de les vendre à Lecampion en 1903, Vallotton a d’abord essayé de placer ses dessins auprès de la librairie Damascène Morgand, connue de tous les bibliophiles. L’atteste l’extrait d’une lettre reproduit ci-après, missive aujourd’hui perdue, non datée et adressée à un destinataire inconnu. Selon l’adresse d’expédition indiquée, elle a été écrite au 11 rue Jacob, qui est le domicile de Vallotton jusqu’à son mariage. Cet élément permet de situer la date avant le 10 mai 1899 : « […] la tentative faite chez Morgand pour y caser les dessins des Rassemblements a avorté. Rien à faire de ce côté ; j’ai repris mon paquet et attends une nouvelle occasion de tenter l’aventure. »

Lorsque ledit « paquet » est mis en vente chez Sotheby’s, à Zurich, le 11 juin 2001 (lot 439), on apprend qu’il provient du legs de l’avocat bibliophile Carl Meyer (1873-1947) à la Bibliothèque cantonale d’Appenzell, qui le conserve depuis plus de quarante ans dans ses réserves. Les trente dessins sont tous signés et coloriés par endroits de quelques touches d’aquarelle, comme Vallotton avait l’habitude de le faire. Ils sont réunis dans un dossier en carton et à rabats, modèle Jura de la marque suisse Biella toujours commercialisé, provenant de la papeterie Krieg, encore en activité à Lausanne aujourd’hui. La signature de Vallotton figure sur la couverture du dossier, suivie de l’intitulé manuscrit : « 30 dessins originaux de F. Vallotton pour les ‹ Badauderies parisiennes › 1896 » (fig. B). Sur chacune des feuilles, la maîtrise inouïe des transparences dans les noirs révèle une multitude de détails, que l’encrage et la réduction de 10% ont fait disparaître dans la version imprimée.

Les rehauts d’aquarelle ont probablement été ajoutés plus tard, comme le laissent supposer les dessins de mêmes dimensions, préparatoire et définitif, pour la jaquette. Pourquoi le second n’était-il pas inclus dans le dossier en carton, sachant que Vallotton les a gardés tous les deux jusqu’à sa mort, tel que l’indique sa succession ? Pourquoi est-ce la version préparatoire qui est aquarellée et non celle reproduite sur la jaquette ? Il est possible d’émettre l’hypothèse suivante : peu avant son mariage, Vallotton décide de se séparer des dessins. Avant de les soumettre à de potentiels acheteurs, il rehausse à l’aquarelle les 31 feuilles, vraisemblablement conservées dans un même portefeuille, à savoir les trente sujets reproduits à l’intérieur du livre, auxquels s’ajoute celui de la jaquette. Il constate alors qu’il a aquarellé la première version de ce dernier au lieu de la version reproduite, sans doute rangée ailleurs sans qu’il ne se souvienne où. Jamais il n’aurait fait pareille confusion lors de la réalisation des dessins, mais elle est plausible quelques années plus tard. En conséquence, Vallotton retire du lot la version préparatoire aquarellée de la jaquette, ramenant ainsi à trente les dessins qu’il entend vendre, nombre qu’il inscrit sur le dossier.

La Bibliothèque de Genève conserve un exemplaire exceptionnel des Rassemblements (no 198, sans nom de souscripteur) : celui ayant appartenu au relieur Art nouveau Charles Meunier (1865-1948). Meunier a fait don de sa collection à la Ville de Genève en 1916, en souvenir de son amitié pour l’avocat et bibliophile genevois Frédéric Raisin (1851-1923). Le livre est truffé des documents rassemblés par le relieur après 1915, à savoir : un texte manuscrit de Charles Meunier indiquant le contenu du livre ; une lettre d’Octave Uzanne à Charles Meunier du 10 décembre 1915 dans laquelle Uzanne dit à Meunier n’avoir pas conservé le manuscrit de son prologue ; les épreuves imprimées dudit prologue corrigées de sa main et datées du 10 avril 1896 ; les manuscrits de tous les textes (après chaque texte, les feuilles sont pliées pour correspondre au format du livre) ; l’épreuve d’une vignette de François Courboin ; le prospectus de souscription (quatre pages) ; les épreuves corrigées du prospectus de souscription ; le reçu signé par Edmond Pilon le 30 décembre 1895 pour 80 francs d’honoraires perçus pour deux textes ; seize reçus pour 20 francs d’honoraires par texte, émis en février et mars 1896 par l’administration de La Revue blanche et signés par les auteurs ; le reçu émis en mars 1896 par Octave Uzanne et signé par François Courboin pour les 550 francs perçus pour ses dessins ; une lettre datée du 9 décembre 1895 par laquelle Courboin informe Uzanne qu’étant malade, il ne livrera ses dessins qu’autour du 20 ; une lettre datée du 13 février 1896 où Thadée Natanson réclame à Uzanne le paiement des textes qu’il lui a livrés (sur la lettre, une note de ce dernier indique qu’un chèque de 300 francs a été envoyé le 14 février) ; enfin, des lettres de Courboin à Uzanne datées du 4 et du 6 mars 1896, dans lesquelles il est question du différend les opposant concernant le délai de livraison et le nombre de dessins à remettre. Le projet initial ne comportait pas 160 dessins mais 200 pour lesquels Courboin demandait 600 francs, soit 3 francs par dessin ; lettre de Francis de Miomandre (1880-1959) à Charles Meunier (10 décembre 1915) ; courrier daté du 10 octobre 1894 par lequel Uzanne annonce qu’il quitte la présidence de la Société des bibliophiles contemporains et réclame la dissolution de l’association ; épreuves corrigées des pages de tête du livre.

À détailler ainsi la documentation contenue dans l’exemplaire, la surprise est d’autant plus grande de ne pas y trouver la moindre allusion à Vallotton. Lui qui s’était défait de ses dessins en 1903 n’avait sans doute plus rien à offrir à Meunier en 1915. On aurait toutefois pu s’attendre à ce que ce dernier ait sollicité sa collaboration et qu’il ait conservé la réponse.

Katia Poletti

Illustrations liées

Imprimeur·s
Presses de Crété, Corbeil
Dimensions
17,0 x 23,5 cm
Nombre de pages
XII-232
Notes sur l’édition

Tirage : 220 exemplaires (200 exemplaires numérotés et imprimés aux noms des souscripteurs, plus 20 exemplaires pour les collaborateurs littéraires et artistiques de l'ouvrage)

Prix de souscription des 200 exemplaires jusqu'au 31 mars 1896 : 60 francs

Prix de vente depuis le 14 avril 1896 : 80 francs

Reliure : brochée

« Volume de plus de 200 pages, composé en type Didot et tiré aux presses à bras sur un superbe papier du Japon à la forme petit in-folio 817 x 24), fabrication spéciale, filigranée au Lys, et dont les marges sont frangées sans coupure. »

« Un exemplaire spécial contenant 110 à 120 dessins originaux de François Courboin sera mis en vente à 600 francs. »

Ces informations sont tirées des annonces parues dans Bibliographie de la France du 21 mars 1896 et La Revue blanche du 1er avril 1896.


Technique de reproduction des illustrations
Dessin reproduit par procédé photomécanique
Gravure/photogravure

non spécifié

Papier (pour les illustrations)

Japon impérial


Images de comparaison

A. Octave Uzanne (éd.), Badauderies parisiennes. Les Rassemblements. Physiologies de la rue, Paris : Henri Floury pour Les Bibliophiles indépendants, 1896, page I illustrée d’une vignette de François Courboin

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton (photographie : Etienne Malapert, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne)

Droits : Réservés

B. Félix Vallotton, Portefeuille pour les dessins originaux des Rassemblements, avant 1903, encre de Chine sur carton beige à rabats, 32 x 25 cm, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Acquisition, 2013. Inv. 2013–034

Crédit photographique : © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

Droits : Réservés

C. Octave Uzanne (éd.), Badauderies parisiennes. Les Rassemblements. Physiologies de la rue, Paris : Henri Floury pour Les Bibliophiles indépendants, 1896, verso de la page de faux-titre illustrée d’une vignette de François Courboin

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton (photographie : Etienne Malapert, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne)

Droits : Réservés

D. Octave Uzanne (éd.), Badauderies parisiennes. Les Rassemblements. Physiologies de la rue, Paris : Henri Floury pour Les Bibliophiles indépendants, 1896, premier plat de couverture de l'exemplaire no 59, relié par Émile Carayon, orné d'un dessin original de Félix Vallotton


Crédit photographique : © Bibliothèque nationale de France

Droits : Réservés


Livre de raison

1895LRZ275

LRZ 275: « 8 dessins p. les Rassemblements (Uzanne) »

LRZ 277a: « 8 dessins p. les Rassemblements »

LRZ 279: « 9 dessins p. les Rassemblements »

(seuls 25 dessins sur 30 sont mentionnés)

LRZ 283: « dessin couverture p. les Rassemblements »

Livre de comptes

1895

« 4 dessins p. Uzanne (rassemblements 100 »

« 4 dessins p. Uzanne (rassemblements) 100 »

« 4 dessins p. Uzanne (rassemblements 100 »

« 4 dessins p. Uzanne (Rassemblements 100 »

« 4 dessins p. Uzanne (rassemblements) 100 »

« 4 dessins p. Uzanne (rassemblements) 100 »

« 3 dessins p. Uzanne. Rassemblements 100 » 

« Dessins p. Uzanne (Rassemblements) 100 »

« 3 dessins p. Uzanne. (Rassemblements) 100 »

« Couverture des Rassemblements p. Uzanne. solde de compte 100 »

puis en 1903

« Dessins originaux des Rassemblements faits pour Uzanne en 1895. vendus a M Lecampion 250 »

Honoraires
1000 Francs

Bibliographie

Octave Uzanne éd., Badauderies parisiennes. Les rassemblements. Physiologies de la rue, Paris : Henri Floury pour Les Bibliophiles indépendants, 1896, exemplaire truffé des manuscrits originaux de chaque texte, lettres, récépissés, etc., rassemblés par le relieur Charles Meunier, Bibliothèque de Genève, Collection Charles Meunier

Non signé, « Le Livre moderne à l'Art Nouveau », Revue biblio-iconographique, 3e année, 2e série, tome I, no 29, 2 mai 1896, p. 450

Meier-Graefe, 1898, p. 60

St-James, 1979, [p. 7]

Richard S. Field, « Extérieurs et intérieurs. L'œuvre gravé de Vallotton », in : Félix Vallotton, 1992, pp. 43–91, 294–296

Hermann, 1996, p. 379

Abélès, 1999

Phillip Dennis Cate, Prints abound. Paris in the 1890s. From the collections of Virginia and Ira Jackson and the National Gallery of Art, cat. exp., Washington : National Gallery of Art, 2000, pp. 33, 46 note 44

Willa Z. Silverman, The New Bibliopolis. French Book Collectors and the Culture of Print, 1880-1914, Toronto / Buffalo / London, University of Toronto Press, 2008, pp. 54–57

Dessy, 2015/2


Liens

Le livre est consultable sur Gallica.


Localisation du document décrit
Lausanne, Fondation Félix Vallotton

Notes

Exemplaire no 103 de M. Paul du Puy