No catalogue 038011
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
L'Affichage moderne
L'Affichage moderne
En relation avec Lucien Muhlfeld, «L'Affichage moderne», pp. 67–73.
Le texte de Lucien Muhlfeld (1870-1902) fait directement référence au dessin de Vallotton en tant que tel : « L’affiche illustrée, dont les oisifs bourgeois de Vallotton regardent la pose toute fraîche et toute humide […] » (p. 69). Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un texte littéraire, mais d’un bref essai sur l’affiche illustrée contemporaine. Il y est question d’Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), de Will Bradley (1868-1962), de Walter Crane (1845-1915), d’Eugène Grasset (1845-1917) et de Jules Chéret (1836-1932) : « Il se pourrait que le grand responsable de cette déviation de l’affiche fût notre cher et glorieux Jules Chéret. Les types de Chéret, leurs allures, leurs gestes, leurs accessoires, traduisent presque toujours une anecdote relative au sujet sur quoi se fait la publicité (Saxoléine, Coulisses de l’Opéra, Théâtrophone, etc.). Mais leur matière est si artistique, si décisivement picturale que les émules de Chéret hantés de son bonheur décoratif n’ont pas vu son effort de bon publiciste et n’ont cherché à égaler que son mérite d’art. »
Les affiches représentées sont toutes de Chéret. On reconnaît de gauche à droite : Bal du Moulin Rouge Place Blanche, 1889 ; Le Courrier français, 1891 ; Bullier Jeudis Grande Fête, 1888 ; Champs-Elysées Jardin de Paris, 1890. Le 8 avril 1891, la Gazette de Lausanne publie un article de Vallotton entièrement consacré aux affiches de Chéret. Enchanté, celui-ci écrit à son jeune confrère le 30 avril : « Vos éloges me sont tout particulièrement précieux, car votre écrit est celui d’un artiste. » Et il poursuit en invitant Vallotton à venir le trouver prochainement dans son atelier, afin, dit-il, qu’il puisse « […] renouveler de vive voix mes remerciements et vous offrir si vous le voulez bien quelques épreuves de dessins de ces affiches dont vous dîtes tant de bien » (Koella et Poletti, 2012, pp. 34-37).
Le dessin préparatoire pour ce sujet (fig. A) est plus poussé que ne l’est aucune des huit autres premières versions des illustrations des Rassemblements. Vallotton a probablement substitué à cette version déjà aboutie un nouveau dessin (fig. B), sur lequel le second plan avec le colleur d’affiches est plus lisible et où se trouve mise en évidence l’affiche sur le point d’être collée, en l’occurrence celle du Courrier français, laquelle ne figure pas dans le dessin précédent. Étant donné que Vallotton est sans doute entré comme dessinateur au Courrier français grâce à Chéret (voir ici), la modification serait un clin d’œil.
Monogrammé en bas à droite
A. Félix Vallotton, dessin préparatoire pour L'Affichage moderne, 1895, encre de Chine et mine de plomb sur papier, 26 x 20,5 cm, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Acquisition, 1995. Inv. 1995–084
Crédit photographique : © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne
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B. Félix Vallotton, dessin définitif pour L'Affichage moderne, 1895–1902, crayon, encre de Chine et rehauts d'aquarelle sur papier vergé, 26 x 20,7 cm, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Acquisition, 2013. Inv. 2013–013
Crédit photographique : © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne
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