En relation avec Paul Adam, «L'Ivrogne», pp. 63–66.

Le texte de Paul Adam (1862-1920) fait référence au dessin de Vallotton dans le passage suivant : « Avec le monde qui tournoie sous le vertige de l’ivrogne, tournoie aussi la hideuse enfance des faubourgs, l’enfance chauve, blême, crasseuse et criarde. / Parce que l’homme est instable, stupide, sans défense, le courage des petits s’exalte pour nuire hors toute crainte de représailles. Triomphalement lâches, ils vouent mieux à la dérision du monde le misérable qu’ahurit le cher poison, évocateur d’essors illusoires, de légèretés fabuleuses, de joies vagues où l’âme s’aimerait enfin, libre, flottante. / Des bouches innocentes jaillissent les mots de débauche ignoble qui signifient la sale abjection de l’acte sexuel, ou des vocables adaptés à l’image de déjections intestinales, tout ce par quoi notre parenté avec la bête ne s’effacera en aucun temps. Encore fœtus par la forme hydrocéphalique du crâne, encore glaireux et mous par leurs visages sans traits, boules pâles que trouent des yeux laiteux, les écoliers rappellent à l’ivrogne la misère de leur étape récente dans l’évolution. / Aux deux bouts de la vie, ils sont toute la foule. » (pp. 65-66).

Le thème de la cruauté enfantine se déploie en 1898 dans quatre dessins parus dans Le Rire, sous le titre ironique de Charmants enfants (voir le premier, le deuxième, le troisième, le quatrième) et dans l’illustration parue en couverture de Poil de Carotte en 1902, qui montre le héros maltraiter un insecte, image qui n’a aucun rapport avec un passage du texte de Jules Renard. Le regard que Vallotton porte sur l’enfance n’est pas tendre. À ce titre, voir l’inquiétante frise que l’artiste réalise en 1895-1896 pour décorer des chambres d’enfants.

Monogrammé en bas à droite

Voir fiches liées

Voir fiches liées