No catalogue 051028
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
En route pour l'opéra !
En route pour l'opéra !
Autonome
À en croire son titre, cette illustration parue le 3 juillet 1898 représente un couple « en route pour l’opéra ». Cela ne manque pas de surprendre car les vêtements des protagonistes divergent radicalement du code vestimentaire qui s’imposerait en pareille occasion. Cette discrépance trouve son explication dans le contexte d’alors : de nouvelles classes sociales ont accès à l’opéra grâce à des représentations lyriques populaires à prix réduits.
En début d’année 1898, Albert Carré (1852-1938) prend la direction de l’Opéra-Comique. Dans un article qu’elle consacre en 2012 à « Albert Carré directeur de l’Opéra-Comique à la Comédie-Française (1898-1915) », Michela Niccolai nous apprend que : « Au-delà de ses ambitions administratives et artistiques, Albert Carré a toujours soutenu la cause sociale, tant dans le projet, puis dans la réalisation de la Caisse de retraite des artistes (à l’Opéra-Comique, puis à la Comédie-Française), que dans la création de spectacles périodiques à prix réduits, les ‹ lundis populaires ›, ouverts aux ouvriers, aux employés et aux étudiants issus de milieux défavorisés. Dans les mois qui précédèrent son arrivée à l’Opéra-Comique, Carré avait eu l’idée, avec Charles Lamoureux, de fonder à Paris un théâtre sur le modèle du temple wagnérien de Bayreuth, avec des billets à prix modéré. La candidature, puis l’obtention du poste à l’Opéra-Comique, avaient mis cependant un terme à la concrétisation de ce projet. La réalisation de spectacles à prix réduits apparaît en 1898, après le succès de La Vie de Bohème de Puccini, dernier spectacle lyrique donné dans la salle du Théâtre des Nations six mois avant l’inauguration de la troisième salle Favart, le 30 juin 1898. » (Sabine Chaouche, Denis Herlin et Solveig Serre [éd.], L’Opéra de Paris, la Comédie-Française et l’Opéra-Comique. Approches comparées (1669-2010), Paris : Publications de l’École nationale des chartes, 2012, p. 304).
Monogrammé en bas à droite
Dessin de Félix Vallotton
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St-James, 1979, no 50