No catalogue 051081
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
Ce soir... à dix heures...aux Folies-Bergère... la belle Otero
Ce soir... à dix heures...aux Folies-Bergère... la belle Otero
Autonome
Comme celle-ci, plusieurs couvertures du Cri de Paris se réfèrent au monde du spectacle (sur ce point, voir ici).
Caroline Otero, dite La belle Otero (1868-1965), est une chanteuse et danseuse de cabaret devenue l’une des plus célèbres courtisanes de la Belle Époque. Au moment où paraît cette couverture, elle se produit en deuxième partie de soirée aux Folies Bergère, où elle partage l’affiche avec Loïe Fuller notamment (voir le programme ici).
L’analyse de ce dessin pourrait s’arrêter là si la légende n’était en réalité une citation, dont Vallotton tire parti avec subtilité.
Alors que l’État français s’apprête à introduire une loi (du 30 mai 1899) relative au produit de la publicité sur les boîtes d’allumettes – dont il a le monopole –, on lit dans Le Matin du 31 mars 1899, sous la plume de H. Harduin dans un article intitulé « Agrandissement des magasins » : « L’État a un riche filon sous la main. Que dirait, par exemple, M. Peytral, d’un timbre pour oblitérer qui imprimerait sur les lettres cette annonce ou toute autre : ‹ Si vous toussez, prenez des pastilles Géraudel. › On pourrait aussi étudier le moyen de transformer en hommes sandwiches les factionnaires faisant les cent pas devant leurs guérites et quel spectacle à la fois utile à l’État et agréable au public serait celui de patrouilles en armes qui parcourraient les boulevards, en répétant à l’unisson ‹ Ce soir, à dix heures, aux Folies-Bergère, la belle Otero. › ».
Par un tour de passe-passe, la une du Cri de Paris fait ainsi elle-même de la réclame pour un spectacle. Dans les pages publicitaires de l’édition du 17 décembre 1899, le journal reprend le dessin de Vallotton pour annoncer : « Aux Folies-Bergère / Tous les soirs / La belle Otero ».
Cette couverture fait partie d’une série de sept couvertures consécutives qui représentent un personnage contemporain en pied (sur ce point, voir ici).
Monogrammé au centre à droite
Dessin de F. Vallotton
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St-James, 1979, no 66
La Revue blanche, tome XIX, no 149, 15 août 1899 (pages d'annonces).