No catalogue 051121
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : François Doury)
Droits : Réservés
Sans titre [J'entends un bruit de bottes...]
Sans titre [J'entends un bruit de bottes...]
– J'entends un bruit de bottes... de bottes... de bottes...
Alfred von Waldersee
Autonome
Pour la lecture de ce dessin, nous renvoyons à l’analyse d’Ashley St-James dans son ouvrage Vallotton dessinateur de presse : « Une expédition internationale, commandée par le général allemand von Waldersee, se prépare pour venir au secours des diplomates européens assiégés dans le quartier des légations à Pékin. » (St-James, 1979, no 93).
Au sujet de la révolte des Boxers, il convient de considérer également la couverture du Cri de Paris dessinée par Vallotton pour le numéro du 24 juin 1900.
Au moment où paraît ce dessin, la dépêche annonçant la nomination du maréchal prussien Alfred von Waldersee (1832-1904) au poste de général en chef des troupes en Chine vient de tomber (voir « Dernière heure. La Guerre en Chine. Le maréchal Waldersee généralissime », Le Journal, 9 août 1900). Von Waldersee embarque à Naples pour la Chine le 22 août 1900.
La légende du dessin procède de l‘allusion. « J’entends un bruit de bottes… de bottes… de bottes » est emprunté au refrain du chœur des Brigands, opéra bouffe de Jacques Offenbach (acte I, scène 11). Le bruit de bottes, qui annonce le passage des carabiniers, permet aux brigands de se cacher. Dans la même scène, le capitaine chante ensuite : « Nous sommes les carabiniers, / La sécurité des foyers ; / Mais, par un malheureux hasard, / Au secours des particuliers / Nous arrivons toujours trop tard. » Et le chœur des carabiniers de reprendre : « Toujours trop tard. » La locution « arriver comme les carabiniers » devient alors emblématique et populaire pour signifier « arriver en retard, lorsque tout est terminé ». C’est bien le cas du général von Waldersee qui arrive en Chine le 21 septembre 1900, trop tard pour diriger le corps expéditionnaire international. En effet, la prise de Pékin et la libération des légations a eu lieu le 14 août 1900. Le casque à pointe qui tombe sur les yeux du maréchal ajoute une touche humoristique supplémentaire au dessin.
Monogrammé en bas à droite
Dessin de Vallotton
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St-James, 1979, no 93
Morel, 2002, p. 39