No catalogue 057000
Le Spectateur catholique, no 22-24, octobre-décembre 1898, première de couverture
Crédit photographique : Digithèque des Bibliothèques de l'Université Libre de Bruxelles
Droits : Réservés
En conclusion de son douzième numéro paru en décembre 1897, Le Spectateur catholique publie, après une année d’existence, une sélection d’opinions exprimées dans la presse. Par exemple, on peut lire le 30 août 1897, dans le quotidien belge Le XXe siècle : « Faire de la littérature et de l’art les chantres du divin, tel est le but singulièrement élevé que se propose une jeune revue, la dernière en date — dont je viens de lire quelques fascicules. J’ai commencé ma lecture avec une curiosité hostile et une antipathie hérissée. Sous prétexte que le joug pesant du positivisme nous écrase depuis trop longtemps on nous a vraiment saturés d’un spiritualisme en toc, ésotérique et prétentieux, aussi malsain que faux. / Il est vrai que la revue arborant fièrement l’épithète de catholique, le danger d’hétérodoxie n’était pas à craindre. Restaient d’autres travers, moins graves assurément, mais que j’appréhendais comme parfaitement insupportables. C’est d’abord la manie de réduire la liturgie catholique, si pleine de sagesse profonde et de grave poésie au rôle futile d’accessoire littéraire. C’est encore, sous couleur de modernisme et de largeur d’esprit, le mépris hautain du passé et des choses du passé ; la critique ironiquement acerbe de certaines de nos plus pures gloires catholiques. C’est enfin, la naïve fatuité de s’imaginer qu’un monde nouveau s’inaugure au seuil de la nouvelle revue. / Voilà toutes mes préventions, et si j’en parle, c’est que la lecture continuée les a dissipées, sans en laisser de trace. / Je ne m’étendrai pas plus que de raison sur ce que le Spectateur catholique présente de distinction élégante dans le format, la disposition typographique, le savant agencement des articles. / Je ne louerai pas comme il conviendrait les mérites d’un style très moderne, un peu précieux, un peu elliptique, mais tout pétri d’intellectualité, et qui classe la revue au tout premier rang des périodiques littéraires. C’est que je souhaite en venir d’emblée à une particularité plus importante. / Le Spectateur catholique poursuit franchement un but d’apostolat par l’art. »
Les deux premières illustrations de Vallotton parues dans Le Spectateur catholique sont des reprises.
Dans le numéro 8, d’août 1897 (consultable sur la digithèque des Bibliothèques de l’Université Libre de Bruxelles), on trouve en effet en page 96bis le masque d’Hippolyte Taine, initialement paru dans La Revue blanche du 15 août 1897, en illustration d’un article de L. Bélugou intitulé « Quelques opinions sur l’œuvre de H. Taine ». Il illustre ici un texte de Laurent Fierens intitulé « Comment il se fît que Taine mourût religieux » où l’article de Bélugou est évoqué (pp. 97-98).
Deux pages plus loin, en page 98bis, le masque de Monseigneur Darboy est, lui, paru initialement dans La Revue blanche du 1er avril 1897. Il illustre ici un texte d’Edmond de Bruijn, directeur du Spectateur catholique, consacré à l’« Enquête sur la Commune de Paris, avec quinze portraits par Félix Vallotton (Paris. Revue blanche) » (p. 99). Le texte se conclut en ces termes : « À tout cela, par la physionomie qu’exprime de lui M. Vallotton, Monseigneur Darboy oppose la rondeur apostolique de son allure, la fine caresse de ses yeux et la bienveillance de ses longues mèches bouclées. »
Ces deux reprises témoignent des relations qu’entretenait Le Spectateur catholique avec La Revue blanche. Ainsi la quatrième de couverture du numéro de juillet 1897 de la revue belge comporte une annonce pour des « Périodiques catholiques » ainsi que des « Périodiques indépendants ou libertaires » au nombre desquels figurent le Mercure de France et La Revue blanche. Cette dernière fait encore l’objet d’une réclame en quatrième de couverture du numéro de septembre 1897.
Le masque d’Adrien Mithouard, publié fin 1898, est le seul dessin à avoir été réalisé expressément pour Le Spectateur catholique.
Comme indiqué dans la revue, « Le Spectateur catholique parait en fascicules illustrés mensuels et formera II Tomes de 300 pages par an ». L’abonnement annuel est de 20 francs pour l’« Édition de luxe sur papier de hollande Van Gelder » tiré à trente exemplaires. Le nombre d’exemplaires du tirage ordinaire est inconnu.
Non cité
Non cité