No catalogue 086000
The Artist, vol. I, no 1, mai 1902, première de couverture illustrée par Sir Joshua Reynolds
Crédit photographique : archive.org
Droits : Ouverts
The Artist
The Artist
The Artist and Journal of Home Culture. An Illustrated Monthly Record of Arts, Crafts and Industries
Fondé sous le titre The Artist en 1880 à Londres, le journal a pour premier éditeur le britannique William Reeves (1739-1803), fournisseur de pigments et inventeur de la boîte d’aquarelle. Publié par Archibald Constable & Co., le journal adopte l’intitulé The Artist and Journal of Home Culture en 1881 en écho à un lectorat féminin grandissant et des chroniques sur les écoles d’art dévolues aux femmes. L’essentiel de son propos traite d’actualité artistique en Europe, de compte rendus d’expositions et d’essais sur des peintres alors en vue. De 1887 à 1894, le journal se distancie de son lectorat féminin sous la direction de Charles Kains-Jackson (1857-1933), qui développe un contenu homo-érotique masculin. En 1894, la revue change de maison d’édition et de titre : The Artist, Photographer and Decorator: An Illustrated Monthly Journal of Applied Art (Viscount Mountmorres [ed.]). C’est en 1897 qu’est fixé l’intitulé The Artist. An Illustrated Monthly Record of Arts, Crafts and Industries, le journal connaissant dès 1898 des éditions parisienne (H. Floury [éd.]) et américaine (Truslove, Hanson & Comba [eds.]).
Vallotton contribue trois dessins (Monsieur Jourdain’s Feast [act IV.], Le Maître de philosophie et Mons. Jourdain in Act I.) pour The Artist en mai 1902, en illustration du texte du critique d’art Max Roldit sur la reprise d’une comédie-ballet de Molière (nom de plume de Jean-Baptiste Poquelin, 1622-1673), Le Bourgeois Gentilhomme, au Théâtre de la Porte St Martin à Paris. La critique est dithyrambique à l’égard de Coquelin Aîné (de son vrai nom Benoît Constant Coquelin, 1841-1909), « incomparable artist [artiste incomparable] », jugé parfait dans le rôle de Monsieur Jourdain. Or Vallotton a peint le portrait de Coquelin Aîné dans le même temps, nous apprend Marina Ducrey (huile sur toile, 46 x 38 cm, collection particulière, [Ducrey, 2005, no 409]) laquelle précise : « Pour répondre à une commande de la revue anglaise The Artist [...], Vallotton a dû assister à l’une ou l’autre répétition, voire à une représentation de la pièce, comme en témoignent les croquis de cinq personnages conservés dans un carnet [...]. Parmi ceux-ci, le maître de philosophie est le seul à avoir directement inspiré l’une des trois illustrations parues dans The Artist [...]. Esquissé de face dans le carnet, Monsieur Jourdain apparaîtra en effet de profil dans la revue. Quant à la troisième image reproduite dans le compte rendu de Max Roldit, elle donne une vue d’ensemble de la scène du IVe acte, ‹ Le festin de Monsieur Jourdain ›, pour laquelle aucun dessin préparatoire n’est connu » (Ducrey, 2005, p. 256).
Vallotton aurait-il fait le voyage de Londres pour livrer les dessins à la revue ? Un carnet de croquis de 1902 et conservé à la Fondation Félix Vallotton le laisse entendre, puisque sont consignées les horaires de train pour la capitale anglaise, la mention de Stafford College, Forest Hill, ainsi que les croquis de cinq personnages du Bourgeois gentilhomme (fig. A fig. A). Un autre carnet de croquis, également conservé à la Fondation Félix Vallotton et contenant une liste de tableaux de maîtres conservés à la National Gallery, vient attester le fait que Vallotton s’est bien déplacé à Londres au printemps 1902 – et peut-être, entre autres, pour y sceller sa collaboration avec The Artist.
A. Félix Vallotton, croquis de personnages du Bourgeois gentilhomme, 1902, mine de plomb sur papier (carnet de croquis), 8 x 12,6 cm, Lausanne, Fondation Félix Vallotton
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton (photographie : Etienne Malapert, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne)
Droits : Réservés
1902LRZ485
«Dessins Coquelin ds Ie Bourgeois gentilhomme, p. Londres»
puis
LRZ 499 : «Dessin p l’Artist. Londres»
1902
«Dessins Coquelin ds Bourgeois Gentilhomme p Londres.»
puis
«Dessin p l’Artist. Londres 150»
Dictionary of Nineteenth-Century Journalism, Laurel Brake et Marysa Demoor (éds.), Gand/Londres: Academia Press/The British Library, 2009, p. 25.
Ducrey, 2005, p. 256.