No catalogue 086001
Crédit photographique : archive.org
Droits : Ouverts
Monsieur Jourdain's Feast (act IV.)
Monsieur Jourdain's Feast (act IV.)
Le festin de Monsieur Jourdain, que Vallotton représente ici dans un dessin encadré et monogrammé, est l’une des scènes-clé du Bourgeois Gentilhomme : le comte Dorante, manipulateur et sans scrupules, a convaincu Monsieur Jourdain, vaniteux et naïf, d’organiser un repas fastueux pour la comtesse Dorimène, convoitée par les deux hommes. Celle-ci est également dupe du comte, puisqu’elle est amenée à croire que ce dernier est amoureux d’elle – et que le festin est, en réalité, un témoignage d’affection de sa part.
Vallotton campe la scène en deux registres principaux, traitant le décor à l’arrière-scène et les quatre laquets au trait, et conférant aux personnages principaux davantage de texture, contrastés qu’ils sont en regard d’une grande nappe blanche. Signe caractéristique de cette illustration : un trait épais ceint les figures, ce qui fixe leurs silhouettes, profils et gestes en des postures nettes et aisément lisibles. L’on retrouve ainsi un prolongement d’un style employé dans La Revue blanche et en particulier dans la saynète En reconnaissance (1899). Le théâtre – ou le récit de type théâtral, comme dans le cas de La Maîtresse (paru en tant que roman-feuilleton dans Le Rire en 1895, puis en volume aux éditions H. Simonis Empis en 1896) – semble donc inspirer à Vallotton une forme de « marionnettisation » des figures, qui tiennent davantage du pantin dessiné que du comédien ou de la comédienne en action. Notons dans le cas présent que ce choix a tendance à figer la composition et à conférer, sciemment ou non, un vernis ornemental aux figures. S’explique-t-il par le type de publication, proche des milieux arts & crafts ? Ou par le sujet dramaturgique, où les archétypes font foi ? Si le style convient pour des en-têtes ou des figures isolées, il s’avère moins heureux pour une composition telle qu’étudiée ici, puisque les débordements du geste théâtral paraissent muselés en des poses très convenues.
Deux autres dessins parus en marge de la critique de Max Roldit complètent la contribution de Vallotton au journal The Artist (Le Maître de philosophie et Mons. Jourdain in Act I.).
Monogrammé en bas à droite
From a drawing by Félix Vallotton
Voir fiches liées
Voir fiches liées