Autonome

De format horizontal et reproduit en double page centrale, ce dessin montre une rue où marchandes des quatre-saisons ainsi que mères et enfants fuient un agent de police hiératique – « un mâle qui répand la terreur ».

L’Affaire Crainquebille – dont le dessin tire son sur-titre – est une nouvelle d’Anatole France (1844-1924) publiée en 1901 et illustrée par Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923). Critique d’une justice imbécile, l’histoire est celle de Jérôme Crainquebille, marchand des quatre-saisons, condamné à une peine de prison pour avoir prétendument insulté un agent de police lui ayant ordonné de circuler alors qu’il servait une cliente.

Une adaptation théâtrale, Crainquebille, pièce en 3 tableaux, a été créée au Théâtre de la Renaissance le 28 mars 1903, sur commande de Lucien Guitry (1860-1825), soit quelques jours avant la publication de ce dessin.

En qualifiant l’agent de police de « mâle qui sème la terreur » parmi une foule exclusivement féminine, Vallotton fait peut-être allusion à la Ligue antimasculine, nouvellement créée à Londres et qui a inspiré le titre d’un dessin d’Auguste Roubille publié dans le même numéro du Canard sauvage. (Sur cette question, voir Émile Faguet, « Ligue antimasculine », in : Le Féminisme, Paris : Société française d’imprimerie et de librairie, 1910, pp. 115-128.)

Vallotton

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St-James, 1979, n^o 136