En 1908, le député de l’Ariège Théophile Delcassé (1852-1923) est membre du groupe de la Gauche radicale. Dix jours avant la parution de ce dessin, un débat animé sur le Maroc à la Chambre des députés l’a opposé à Jean Jaurès, dont La Grande Revue avait publié le portrait par Vallotton en janvier. Tandis que Jaurès réclamait l’arrêt des interventions militaires françaises au Maroc pour incompatibilité avec une politique de paix, le colonialiste Delcassé « a pris sa revanche des amertumes qu’il avait dû longtemps subir. Son discours, très préparé, très médité, où rien n’était livré au hasard, a été une éclatante manifestation oratoire. [...] Son discours [...] est devenu tout de suite un événement européen. » (Francis Charmes, « Chronique de la quinzaine », Revue des deux mondes, 1^er février 1908, p. 710, 712). Témoignage visuel de ce discours, le dessin de Vallotton a pour source iconographique une photographie de l’Atelier Nadar.

Un croquis de Félix Vallotton [sur la serpente superposée à l'illustration (fig. A)]

«Hors texte: un croquis de Félix Vallotton» sur la couverture du numéro

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