No catalogue 109000
Léon Bonnat (préfacier), Album national de la Guerre. Publié par le comité de la « Fraternité des artistes », Paris : Bernheim-Jeune & Cie, 1915, page de titre
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
Album national de la Guerre
Album national de la Guerre
Publié par le comité de la « Fraternité des artistes »
« Table / Jules Adler. – Charleroi. / Joseph Bail. – Tricoteuses. / Bartholomé. – En attendant la distribution de soupe. / Marcel Baschet. – Portrait de M. Raymond Poincaré. / Jean Béraud. – Le « Taube ». / Albert Besnard. – La chambre ardente de Ricciotti Garibaldi. / Jacques Blanche. – Mère et enfant. / Pierre Bonnard. – Le blessé dans sa famille. / Léon Bonnat. – « Pour nos soldats ». / Léon Bonnat. – Portrait de l'auteur. / Paul Chabas. – Infirmière. / F. Cormon. – La Justice. / Ch. Cottet. – Bretagne – Messe des morts. / Dagnan-Bouveret. – Le Tricot. / W.-T. Dannat. – L'Estafette. / Degas. – Paysage. / Maurice Denis. – Amour, Foi, Espérance. / G. Desvallières. – Le Sacré-Cœur. / André Devambez. – Route en Belgique – (Décembre 1914). / Louis Dumoulin. – Une tombe en Champagne. / Carolus Duran. – Le Champ de bataille (1870). / F. Flameng. – Soldat du No d'infanterie. / J.-L. Forain. – Paysage de guerre. / P. Franc-Lamy. – Paysannes néerlandaises. / E. Friant. –L'Avion-ambulance. / Geo-Weiss. – Une contre-attaque sur la Marne. / H. Gervex. – A l'ambulance. / Harpignies. – Paysage. / F. Humbert. – Victoire libératrice. / Jonas. – Antigone. / Jouve. – Cavaliers arabes. / J.-P. Laurens. – La Muraille. / Ernest Laurent. – La Prière. – Le Sidaner. – La Maison paisible. / Levy-Dhurmer. – La Marseillaise. / Lhermitte. – Paysanne. / Luce. – Centaure et Lapithe. / Henri Martin. – La Brebis égarée. / Maxence. – Oraison. / René Ménard. – Soir de bataille. / Antonin Mercié. – La Vierge et l'Enfant. / Antonin Mercié. – Plaquette de la « Fraternité des Artistes ». / Luc O. Merson. – Sacrifice à la Patrie. / Claude Monet. – La Cathédrale. / J.-A. Muenier. – Campagne de France 1814. / J.-L. Pascal et Ernest Coquart. – Monument aux Elèves de l'Ecole des Beaux-Arts morts en 1870-71. / Georges Picard. – Victoire. / René-X. Prinet. – Au réveil. / J.-F. Raffaelli. – Le Cheval perdu. / Émile Renard. – Paysanne ardennaise. / Renoir. – Souvenir d'Orient. / Paul Renouard. – La Famille Royale de Belgique. / G. Rochegrosse. – L'Implacable Souveraine. / Rodin. – Appel aux armes. / Roll. – La Jeune République. / X.-K. Roussel. – La Douleur d'Europe. / Daniel Saubès. – Le Père absent. / Paul Signac. – Cuirassé combattant. / Lucien Simon. – Le Départ. / F. Vallotton. – Renouveau. / Vuillard. – La Soupe à l'ouvroir. » en page de garde
Bernheim-Jeune & Cie, éditeurs
Initiative solidaire du comité de la « Fraternité des artistes », l’Album national de la Guerre contient 61 planches d’illustrations dues à autant d’artistes (voir la liste ci-dessus) « sans distinction d’écoles, de tendances, de procédés », comme le précise le court texte de Léon Bonnat publié en tête d’ouvrage et daté de janvier 1915. Le dessin de Vallotton Renouveau y côtoie les contributions de ses anciens camarades du groupe des Nabis : Bonnard, Denis, Roussel, Vuillard.
Au sujet de la « Fraternité des artistes », Claire Maingon écrit en 2014 : « À partir de 1917, les sociétés d’artistes participèrent activement aux expositions-ventes organisées par des associations de bienfaisance au profit des indigents, des blessés, des veuves et orphelins. Les artistes participants, souvent des non-combattants ayant une certaine notoriété, offraient des œuvres dont les bénéfices des ventes étaient en grande partie reversés à ces associations. Les sociétés d’artistes aidèrent principalement les expositions au profit de la Fraternité des artistes, une importante association de charité alors présidée par Léon Bonnat. La Fraternité des artistes redistribuait les bénéfices de ses actions (expositions-ventes, galas, etc.) à des œuvres de secours plus petites, notamment des cantines. » (Claire Maingon, L’Âge critique des salons : 1914-1925. L’école française, la tradition et l’art moderne, Rouen / Le Havre : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2014, p. 66).
Publié chez Bernheim-Jeune en 1915, tout comme l’album Cézanne paru l’année précédente, l’Album national de la Guerre renseigne sur l’activité des marchands d’art Josse et Gaston Bernheim, beaux-frères de Vallotton, en ces premiers mois de Guerre, ainsi que le relève Pierre Veber dans The New York Herald : « Les galeries de tableaux de MM. Bernheim jeune, 25 boulevard de la Madeleine, n’ont été ouvertes qu’au commencement de l’année, mais depuis lors elles ont été le centre d’un mouvement d’autant plus développé que leurs propriétaires se sont chargés d’être les éditeurs de l’ ‹ Album National de la Guerre, › dont le Herald a annoncé la création. […] MM. Bernheim jeune, comme tous leurs confrères, ne voient leurs clients qu’à un titre purement platonique, mais ils ont cependant vendu deux tableaux depuis la réouverture de leurs galeries, l’un de Claude Monet ; l’autre, ‹ La Partie de Billard, › par Jean Béraud. » (Pierre Veber, « Visites à diverses galeries de tableaux », The New York Herald, 27 février 1915).
Le Gaulois nous apprend que la « Fraternité des artistes » « donne à tous, indistinctement, ce qui est nécessaire, et a déjà distribué plus de quatre cent mille francs de secours. Où les a-t-on trouvés ? Chez les riches, cela va sans dire, mais au premier rang il faut noter les Américains et surtout les artistes américains, qui ont voulu témoigner de leur reconnaissance envers l’art français, envers leurs maîtres et leurs camarades ». Et plus loin concernant l’album : « Sur mille volumes tirés et numérotés – qui ne seront pas réédités – il en reste environ trois cents à des prix divers : 1’000 francs sur papier du Japon, avec tirage en couleur et en noir, reliure Kieffer ; 200 francs sur japon, reliure d’amateur ; 100 francs sur papier d’Arches, et 50 francs sur papier d’alfa » (L.M., « Une Bonne œuvre et une Bonne affaire », Le Gaulois, 20 novembre 1915).
Les montants récoltés figurent dans L’Intransigeant : « Les souscriptions recueillies se montent déjà à 70’000 francs, somme importante, mais qui est loin de suffire aux besoins que la saison rend encore plus impérieux, puisque chaque jour l’œuvre distribue plus de 1’300 francs de secours. » (J.B., « L’Œuvre de la Fraternité des Artistes » L’Instransigeant, 21 novembre 1915).
Enfin, on sait par Le Temps du 25 décembre 1915 qu’à cette date-là : « l’édition à 50 fr. étant épuisée, il ne reste plus, pour le moment, que des exemplaires reliés et numérotés à 200 francs » (non signé, « Livres d’étrennes », Le Temps, 25 décembre 1915).
Vallotton participera à quelques expositions organisées entre 1916 et 1918 au profit de la « Fraternité des artistes ».
« Il a été imprimé de cet ouvrage :
Cinquante exemplaires sur papier du Japon à la forme numérotées de 1 à 50
Cent cinquante exemplaires sur papier du Japon de la manufacture impériale numérotées de 51 à 200 »
Il a été tiré 250 exemplaires sur papier d'Arches avec 5 fac-similés à 100 fr.
non spécifié
Papier d'Alfa
Non cité
Non cité
Deborah L. Goodman, « Vallotton et la Grande Guerre », in : Félix Vallotton, 1992, pp. 195-197