No catalogue 111000
Bibliothèque universelle et revue suisse, tome 84, 1916, page de titre
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton
Droits : Réservés
Pour la présentation de ce périodique, nous nous en remettons à l’article du Dictionnaire historique de la Suisse : « La Bibliothèque universelle, revue mensuelle genevoise, fait suite, dès 1816, à la Bibliothèque britannique. Littéraire et scientifique, elle défend le libéralisme économique, le conservatisme social, politique et esthétique, l’éthique protestante. Après des années difficiles, elle fusionne en 1861 avec la Revue suisse (Lausanne, puis Neuchâtel, 1838-1860), dirigée par Charles Secrétan et Juste Olivier. Elle devient, dès 1866, sous la direction d’Edouard Tallichet, l’un des périodiques les plus en vue de Suisse française, grâce à des collaborateurs choisis, comme Eugène Rambert, Marc Monnier, Philippe Godet. Dès 1909, Edmond Rossier y introduit une dimension historique et culturelle, en même temps que des écrivains novateurs, publiant notamment La Vie de Samuel Belet (1913) de Ramuz. Mais la formule encyclopédique de la revue est devenue désuète et le philosophe Maurice Millioud, qui la reprend en 1915, ne parvient pas à lui donner un nouvel élan. Reprise par les éditions Payot en 1922, elle fusionne, en 1924, avec la Revue de Genève et disparaît en 1930 ».
De décembre 1916 à mai 1917, la Bibliothèque universelle publie mensuellement hors-texte un portrait d’homme politique dessiné par Vallotton, une exception dans cette publication non illustrée. L’artiste traite directement avec Maurice Millioud (1865-1925), directeur de la revue de 1915 à 1922, qui lui fournit la liste des personnes à représenter, ainsi que nous l’apprend une lettre de Félix Vallotton à son frère Paul datée du 23 octobre 1916 : « Je ne t’ai pas écrit au sujet de M. Millioud, parce que cette petite affaire s’est entendue tout de suite avec lui ; il a dû te le dire. Je viens de lui faire un Briand que je lui ai envoyé aujourd’hui même. J’attends sa liste de noms pour continuer. Il y aura six têtes. Ce n’est pas le Pérou. » (Lausanne, Fondation Félix Vallotton). La commande des dessins suit celle de l’article « Artistes, critiques, amateurs et marchands » dont Vallotton termine la rédaction en novembre 1916 et qui paraît dans la Bibliothèque universelle en février 1917 (sur ce point voir Koella et Poletti, 2012, pp. 138-149).
Après celui d’Aristide Briand, alors président du Conseil des ministres français, paraissent les portraits du cardinal belge Désiré-Joseph Mercier, du général français Charles Mangin, de l’homme politique grec Elefthérios Venizélos, du militaire serbe Radomir Putnik et du Premier ministre britannique David Lloyd George. Dans l’étude de la revue parue en 1998, on lit : « Le choix de ces portraits n’est pas innocent : les personnages représentés sont les héros de la résistance des petits peuples et des démocraties contre l’agression allemande. La Bibliothèque rappelle ainsi de quel côté elle se place. » (Daniel Maggetti, Gilles Revaz, Donat Rütimann, Barbara Zimmermann, La Bibliothèque universelle (1815-1924). Miroir de la sensibilité romande au XIXe siècle, sous la direction de Yves Bridel et Roger Francillon, Lausanne : Payot, Études et documents littéraires, 1998, p. 99).
Avec cette suite d’effigies ensemble, l’ambition de la revue est de former « une série d’une incontestable valeur d’art et dont le tirage sera limité », ainsi que le précise le texte publié en regard des portraits. Tous seront de plus tirés à part sur de grandes feuilles de papier vergé. L’objectif était peut-être de s’aligner sur des publications qui reproduisent des portraits photographiques en pleine page comme ceux qui forment la « Galerie des hommes de la Grande Guerre » dans L’Image de la Guerre.
1916LRZ1099
«Six portraits dessins. Briand. Venizelos. Card. Mercier. Mangin. Lloyd George. Putnik p. Bibliothèque Universelle.»
1917
«Portr. dessin de Briand p. la Bibliothèque Universelle. Lausanne (1916) 100»
plus loin en 1917:
«Portr. dessins de Venizelos, Mangin, Cardinal Mercier p. Bibliothèque Universelle Lausanne (1916) 300»
«Maurice Millioud ou la restauration de la Bibliothèque universelle (mars 1915-décembre 1922)», in: Daniel Maggetti, Gilles Revaz, Donat Rütimann, Barbara Zimmermann, La Bibliothèque universelle (1815-1924). Miroir de la sensibilité romande au XIXe siècle, sous la direction de Yves Bridel et Roger Francillon, Lausanne, Payot, Études et documents littéraires, 1998, pp. 94-102, en particulier p. 99.