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Illustrations de périodique

No catalogue 008001

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton

Droits : Réservés


Ex-libris Ch. Baudelaire


Titre

Ex-libris Ch. Baudelaire

Légende
Sujet
____

Parution dans
Numéro
Date
1893 (Juin)
Page
planche 13
Emplacement
Corps du périodique hors-texte
Relation illustration-texte

Autonome


Commentaire

L’ex-libris imaginaire de Charles Baudelaire (1821-1867) est paru en juin 1893 dans la septième livraison de la première série d’Ex-libris ana et ex-libris imaginaires, périodique fondé par Louis Joly. Il y occupe la planche numéro 13, en compagnie d'un second ex-libris imaginaire, celui d’Alfred de Musset, également réalisé par Vallotton. Si nous n’avons pu mettre la main sur cette première série, son contenu nous est toutefois connu grâce au « Sommaire des ex-libris parus dans la 1re série » (fig. A) qui précise que sont publiés dans chaque livraison deux « Ex-libris imaginaires et supposés de personnages célèbres anciens et modernes », gravés sur cuivre et dont les auteurs restent anonymes. La planche reproduite ici, dont les dimensions correspondent non seulement à celles de la matrice en cuivre (fig. A), mais aussi à celles de l’Ex-libris A de Musset, est conservée en tant que pièce isolée dans une collection particulière.

L’ensemble des ex-libris imaginaires ont été gravés sur cuivre. Aucun n’est signé. Il en va ainsi de l’Ex-libris Ch. Baudelaire, comme l’atteste sa matrice conservée (fig. A). Son attribution à Vallotton, dont on reconnaît d’ailleurs le style typique de la lettre dessinée, ne fait aucun doute : mentionné au Livre de raison et au Livre de comptes, il est en outre le sujet d’une correspondance échangée en 1912 par Vallotton et Fernand Vandérem (1864-1939), qui venait apparemment de l’acquérir (voir les trois lettres conservées dans le Fonds Paul Caron déposé à la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris [BnF]). Le 20 octobre 1912, Vallotton écrit à l’auteur bibliophile : « J’ai en effet commis, au cours de 1893 le petit ex-libris dont vous parlez. Il m’avait été demandé, ainsi qu’un ou deux autres dont j’ai perdu le sujet par l’éditeur Joly Quai St Michel. Cela provient donc sûrement de chez lui, ou de son successeur – si ce brave homme n’existe plus. Je puis vous donner ce renseignement en toute sûreté, un livre que je tiens de tout ce que je fais ne permet pas le moindre doute. / Ne soyez pas fier de cette acquisition, c’est une assez médiocre chose ; ma conscience m’en reproche pas mal de ce tonneau-là, cela date des heures de grande dèche. » À Vandérem, qui le lendemain le questionne quant aux intentions de l’éditeur – « Voulait-il réellement le faire passer pour l’ex-libris de Baudelaire ? » – Vallotton répond le 22 octobre : « L’idée de l’éditeur Joly était de faire une série d’ex-libris pour tous les grands noms de la littérature ; il a dû en commander à plusieurs artistes ; ma tâche à moi s’est limitée à celui que vous possédez et un autre dont le sujet m’échappe. Il a fallu votre lettre pour me rappeler cela, car je n’en possède même pas une épreuve. » Vandérem évoquera en 1933 cet ex-libris réalisé par Vallotton dans « Sur quelques portraits apocryphes de Baudelaire ». Cela n’empêchera pas une grande librairie de mettre en vente en 2003 une édition originale des Fleurs du mal estimée à 650’000 euros, décrite comme un « exemplaire de Charles Baudelaire, portant son ex-libris au verso de la première garde, illustré d’un serpent entourant la tête du poète, un crâne à droite et une gerbe de fleurs à gauche, mesurant 140 x 95. » (Stendhal, Baudelaire, Balzac, Hugo…, Paris : Pierre Berès, cat. vente, 2003, lot 92).

Lorsque Louis Joly reprend cet ex-libris en 1895 dans le volume Ex-libris imaginaires et supposés de personnages célèbres anciens et modernes, il évoque en avant-propos « l’auteur des Fleurs du mal, Baudelaire » et « une traduction graphique adéquate aux objets chantés par le poète » (p. III). Un crâne, un serpent, une gerbe de fleurs constituent les objets qui entourent l’effigie du poète. On notera que, pour la toute première fois, Vallotton isole un visage, sous la forme d’un masque, terme qui sera étroitement associé dès 1896 (voir ici) aux nombreux portraits synthétiques réalisés pour la presse et l’illustration de livres.

Katia Poletti


Format
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Composition
Flottante
Couleur
Noir et blanc
Technique de reproduction
Gravure sur cuivre
Gravure/photogravure

non spécifié [Félix Vallotton]

Signature

Non monogrammé

Autre·s mention·s sur l’illustration
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Autre·s mention·s en marge de l’illustration
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Autre·s mention·s dans la publication

«Baudelaire» dans le sommaire des ex-libris parus dans la 1re série (premier numéro de la seconde série)

Remarques

Le titre fait partie intégrante de l'illustration


Image de comparaison

A. Félix Vallotton, matrice du cuivre pour Baudelaire, 1893, 15 x 10 cm, collection particulière

Crédit photographique : © Michiel Elsevier Stokmans

Droits : Réservés


Livre de raison

1893LRZ148

«deux ex-libris grav. s. cuivre.»

Livre de comptes

1893

«deux ex libris cuivre. p Joly 50»

Honoraires
50 Francs

Bibliographie

Paul Eudel, Trucs et truqueurs. Altérations, fraudes et contrefaçons dévoilées, Paris, Librairie Molière, 1908, p. 244.

Fernand Vandérem, «Sur quelques portraits apocryphes de Baudelaire» (1933), in La Bibliophilie nouvelle. Chroniques du bulletin ***, 1933-1939, pp. 18-24 (plus particulièrement pp. 19-20).


Reprise·s
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Liens
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