No catalogue 014015
[Homme devant une palissade, sous un ciel étoilé]
[Homme devant une palissade, sous un ciel étoilé]
Monogrammé, ce dessin à l’encre de Chine a certainement été conçu pour une publication. Ses dimensions, identiques à celles des deux portraits d’Edgar Poe parus dans La Revue blanche, l’un en février 1895 pour illustrer la traduction par Félix Fénéon de onze lettres de Poe, l’autre en juin 1897, incitent à penser que le dessin se réfère également à l’auteur américain.
Il était peut-être destiné à illustrer une autre traduction de Poe par Fénéon. Ce dernier écrit en effet à Mallarmé le 16 avril 1895, sur papier à en-tête de La Revue blanche : « La revue me demande du Poe pour l’un des plus prochains numéros. Je vous prie bien instamment de mettre à ma disposition les articles de Poe dont vous avez ‹ marqué › des passages. J’ai toujours trois vôtres volumes sur E.A.P. ». Et le 14 avril 1896 : « Vous recevrez cette semaine quatre volumes Poe [sic] que vous avez bien voulu me prêter en 1895 » (Félix Fénéon, Stéphane Mallarmé, Correspondance, Maurice Imbert éd., Tusson, Éditions du Lérot, 2007, lettre 12, p. 42 et lettre 19, p. 50).
C’est finalement un second volet des lettres de Poe traduites par Fénéon qui paraît, avec en première page une bibliographie de l’auteur américain : « Lettres d’Edgar Poe. Traduction de M. Félix Fénéon », La Revue blanche, tome IX, no 58, 1er novembre 1895, pp. 385-395. Le dessin de Vallotton en a sans doute été écarté sans rapport avec le propos – des lettres – et trop éloigné des contributions habituelles de l’artiste à La Revue blanche, constituées exclusivement de portraits de figures du monde politique et culturel.
Il devait probablement illustrer un texte littéraire de Poe, peut-être la nouvelle L’Homme des foules, qui se déroule de nuit : « Il se précipita dans la rue, regarda un instant avec anxiété autour de lui, puis fila avec une incroyable vélocité à travers plusieurs ruelles tortueuses et désertes, jusqu’à ce que nous aboutîmes de nouveau à la grande rue d’où nous étions partis. » (avec nos remerciements à Guy Ducrey pour nous avoir mis sur la piste de cette nouvelle).
Non cité
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