En relation avec le texte de Maurice Barrès, « Le Boulangisme n'a pas été vaincu », pp. 28-37.

La vignette, représentant une foule d’hommes de tous âges et situations sociales, répond à la description par Maurice Barrès (1862-1923) du peuple français insatisfait de ses « vieux partis » politiques et impatient d’un nouvel état-major : « Dans ces instants, les qualités d’un directeur, d’un leader, sont insuffisantes, on cherche un excitateur du génie national. L’examen de la situation conduit à ceci : qu’un nouveau venu qui possèderait le don du général Boulanger, – ce don indéfinissable d’émouvoir le fonds [sic] celtique de notre race, notre impétuosité de sympathie, notre générosité, notre frivolité – s’imposerait comme l’homme nécessaire aux destinées de la République transformée. ».

Une étude au crayon existe, exécutée sur la même feuille qu’un dessin préparatoire pour le portrait de Tristan Bernard (1866-1947) (voir ici). Si les figures de la foule diffèrent dans le détail, les gestes principaux – poings levés au ciel, visages vociférants – structurent déjà la composition en grappe resserrée.

Ce dessin, exemplaire des huit illustrations de type thématique que Vallotton livre à la Revue franco-américaine (à ce propos, voir ici), sera repris par Otto Julius Bierbaum dans l’ouvrage Der Bunte Vogel von 1897. Ein Kalenderbuch, paru en 1896. Ce motif y représentera l’opposition entre les membres conservateurs de la revue Pan et sa rédaction (dont font partie Bierbaum et Julius Meier-Graefe), plus progressiste.

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Otto Julius Bierbaum, Der Bunte Vogel von 1897. Ein Kalenderbuch, Berlin 1896, p. 235