No catalogue 030033
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
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Notes sur Stéphane Mallarmé
Notes sur Stéphane Mallarmé
Stéphane Mallarmé
En relation avec le texte de Georges Rodenbach, « Notes sur Stéphane Mallarmé », pp. 38-42.
À portrait littéraire, portrait dessiné : Vallotton voit publié ici le premier des trois portraits qu’il dessine de Stéphane Mallarmé (1842-1898) (voir Portrait of Stéphane Mallarmé et Stéphane Mallarmé), auquel le poète et romancier belge Georges Rodenbach (1855-1898) consacre un texte élogieux dans la section « Variétés » de la Revue franco-américaine. L’amitié et l’émulation partagées par les deux poètes se lit dans la description sensible que Rodenbach dresse de l’apparence et de la poésie de Mallarmé. Ses Notes sur M. Stéphane Mallarmé s’ouvrent sur le parallèle assumé entre portrait imagé et œuvre littéraire : « Il faut souvent recourir à des éléments extérieurs, écrit-il, une maison, un portrait, un bibelot, pour reconstituer, élucider tout à fait la physiognomie d’un grand homme, qu’il s’agisse d’un conquérant ou d’un poète. L’iconographie surtout est précieuse ici […]. » (p. 38).
Vallotton rencontre Mallarmé début mars 1895 à son domicile de Paris pour une séance de pose en vue du portrait commandé par The Chap-Book qui paraît le 15 août 1895. Il est vraisemblable que les essais d’après nature réalisés alors aient servi au portrait en cul-de-lampe du texte considéré ici. Mais Vallotton semble aussi prendre acte de la déclaration de Rodenbach – « L’iconographie surtout est précieuse ici […] » – et emboîter le pas au second des deux modèles conviés dans les lignes du poète, à savoir le portrait lithographié de Mallarmé par le peintre et graveur américain James McNeill Whistler (1834-1903) paru dans le recueil Vers et prose (1893) de Mallarmé. Pour la Revue franco-américaine, Vallotton représente ce dernier la mine méditative, paupières closes ou regard détourné, en résonance avec le visage « estompé, ouaté » décrit par Rodenbach, « […] qu’on regarde comme un reflet, qui semble être vu dans un miroir, vu dans l’eau […] » (pp. 38-39). L’expression recueillie choisie par Vallotton répond alors à « l’auteur visionnaire, énigmatique » que Rodenbach perçoit dans le portrait de Whistler. Le regard introverti s’avère l’indice de la grâce visionnaire.
Ce dessin est exemplaire des huit illustrations de type thématique que Vallotton livre à la Revue franco-américaine (à ce propos, voir ici).
Monogrammé en bas à droite
A. Félix Vallotton, dessin original pour Notes sur Stéphane Mallarmé, 1895, encre de Chine sur papier, 10,6 x 9,5 cm, collection particulière, reproduit in Félix Vallotton. Dessins, 2012, p. 54
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Jean-Michel Nectoux, Mallarmé. Un clair regard dans les ténèbres. Peinture, musique, poésie, Paris, Adam Biro, 1998, pp. 110-113