No catalogue 030038
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
Sans titre [L'Essai de vivre 2]
Sans titre [L'Essai de vivre 2]
En relation avec le texte de Paul Adam, « L'Essai de vivre », pp. 76-86.
Exemplaire des dix-huit illustrations de type narratif que Vallotton livre à la Revue franco-américaine (à ce propos, voir ici), et l’un des douze dessins illustrant le feuilleton de Paul Adam intitulé « L’Essai de vivre » (à ce propos, voir ici), l’image des six sœurs assises à leur pupitre commun vient illustrer le passage suivant :
« Quand elles eurent pénétré dans la salle tendue de vert qui servait de classe au rez-de-chaussée de leur pavillon séparé par les boulingrins du bâtiment principal, elles comprirent la grave colère de leur gouvernante. Le baby ne se permit, ce matin-là, nul gazouillis intempestif ; et barbouilla savamment sa page de zigzags très pareils aux apparences imposées par le modèle d’écriture […]. » (p. 77).
On ne voit des fillettes que le dos de leur chevelure, si recourbées et affairées sont-elles au labeur requis par leur sévère préceptrice, par ailleurs exempte de bouche, de nez et d’yeux puisque Vallotton en reproduit la mine décidément close. C’est sa main qui exprime l’essence des rapports d’autorité alors en jeu ; le poing fermé assène la leçon du jour : « Presqu’aussitôt elle ordonna que l’on écrivit sur les cahiers de cours. Les plumes plongèrent dans les encriers de faïence. Un même grattement courut de gauche à droite, selon la voix triste de la gouvernante qui expliquait la manière dont Archimède inventa la Vis creuse, la Poulie mobile et l’Orgue mécanique […]. » (pp. 77-78).
Ce même poing fermé est aussi celui de la réprimande que Madame Bläde vient d’adresser à l’aînée, Bertha. Celle-ci a écrit un mot doux à l’objet de ses désirs adolescents, l’archiduc de Silbershausen, usant de l’encre violette de sa mère dont elle a pénétré clandestinement les appartements particuliers. Une tache d’encre au coin de sa bouche l’a trahie auprès de sa gouvernante, qui la menace à présent de dévoiler son impertinence épistolaire à ses parents.
Non monogrammé
A. Félix Vallotton, dessin définitif pour [L'Essai de vivre 2], 1895, encre de Chine sur papier, 9,8 x 12,8 cm, collection particulière
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Shchekatikhin, 1918, p. 10.