No catalogue 030041
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
En relation avec le texte de Paul Adam, « L'Essai de vivre », pp. 76-86.
L’un des douze dessins illustrant le feuilleton de Paul Adam intitulé « L’Essai de vivre » (à ce propos, voir ici), ce portrait ponctue la première partie, parue dans le numéro de juillet 1895 de la Revue franco-américaine. Le texte se termine sur la balade et l’échange entre Bertha de Stittburg et son grand-père, le vieux prince de Stittburg : « ‹ Alors, cria-t-il, brusquement arrêté, les bras croisés, vous aussi Princesse Bertha, vous faites le rêve sot d’être heureuse... ? Vous venez d’avoir seize ans ; et déjà vous vous abîmez les dents pour grignoter la lune ? Tâchez donc de comprendre qu’on n’est pas heureux, personne, ni moi, ni le monde, ni vous... Heureux, oh bien, oui, heureux... ah ! ah ! ah ! › Bertha ne répliquait point. Elle éprouvait un grand froid dans le corps, et une moiteur à l’épiderme. Le bonhomme avait la méchante figure de ses dogues gris […]. » (p. 85).
Vallotton s’emploie à reproduire exactement cela du vieil homme – les joues tombantes telles des babines, la moustache de triste poil, ses traits sont bien ceux d’un canin essoufflé et cruel. Et la cruauté de clore l’essai, lorsque l’aïeul des Stittburg, dans le même souffle, dévoile la présence surprise du jeune archiduc, annonce son départ le lendemain pour les Indes, enjoint sa petite-fille de l’embrasser « […] pendant [qu’il] tourne le dos […] », puis se rebiffe, et moque copieusement les adolescents dont c’est le premier baiser.
Cette vignette pour « L’Essai de vivre » est exemplaire des dix-huit illustrations de type narratif que Vallotton livre à la Revue franco-américaine (à ce propos, voir ici).
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