En relation avec le texte de Romain Coolus, « Taloche », pp. 70-72.

En point d’orgue à « Taloche », la nouvelle du romancier, dramaturge et scénariste français Romain Coolus (1868-1952), Vallotton dissèque la main qui claque. Esquissée sous quatre angles différents, telle une étude anatomique de la gifle, la série se présente sur fond de nébuleuse sombre aux contours vibrants – on devine la baffe retentissante, assourdissante. En cela, Vallotton illustre l’histoire de « l’infortuné Taloche [qui avait] le fâcheux privilège d’exercer une attraction irrésistible sur les paumes largement ouvertes et sur les poings strictement fermés de ses contemporains […] » (p. 70). Il confère également à la gifle le caractère de personnage principal de la pièce, le campant dans un cul-de-lampe, et se plaît à décliner ainsi « la renaissance du jeu de paume » auquel Taloche, à en croire l’humour de Coolus, a grandement contribué.

Le cul-de-lampe pour « Taloche » est exemplaire des dix-huit illustrations de type narratif que Vallotton livre à la Revue franco-américaine (à ce propos, voir ici). La rythmicité de la composition garantit à l’image un nouvel usage dans le livre de Otto Julius Bierbaum, Der Bunte Vogel von 1897 (1896), où elle illustre les gestes extatiques d’une Totentanz dépeinte par Bierbaum dans un poème.

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Otto Julius Bierbaum, Der Bunte Vogel von 1897. Ein Kalenderbuch, Berlin 1896, p. 215