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Périodiques

No catalogue 050000

L'Image, volume 1896-1897, première de couverture illustrée par Albert Carl-Angst


Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)

Droits : Réservés


L'Image


Titre

L'Image

Sous-titre

Revue littéraire et artistique ornée de figures sur bois

Supplément de
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Type de périodique
Revue
Langue·s
Français
Lieu de publication
Paris

Périodicité
Mensuel
Date de début de parution
1896 (Décembre)
Remarques
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Date de fin de parution
1897 (Novembre)
Remarques
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Dates de la collaboration de Félix Vallotton
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Commentaire

L’Image, revue créée par le graveur Auguste Lepère (1849-1918) et publiée par la corporation française des graveurs sur bois, paraît de décembre 1896 à novembre 1897. La fine fleur artistique et littéraire de l’époque collabore à ce périodique qui se distingue par l’exceptionnelle qualité de ces xylographies.

Le 23 janvier 1897, Lepère écrit à Vallotton : « Peut-être avez-vous entendu parler de la revue ‹ l’Image › que la corporation des graveurs sur bois tente de fonder. Au nom des camarades je viens vous demander s’il vous plairait d’y collaborer de temps à autre. / Hélas ! nous n’avons pas d’argent à vous offrir, car là où il faudrait 80 à 100 mille francs nous n’avons pas un sou. Cependant je compte bien qu’il y aura quelque répartition des sommes rentrantes, c’est entendu ainsi et c’est dans ces conditions que je sollicite votre concours. […] Veuillez me dire un mot afin que je sache si nous pouvons compter sur vous ce que j’espère, car vous savez combien j’aime votre talent. » (lettre de Lepère à Vallotton, Lausanne, Fondation Félix Vallotton). Dans cette même lettre, Lepère commande à Vallotton l’illustration du texte de Jules Renard intitulé Sous-bois, à paraître dans le numéro de février 1897.

Dans l’édition d’août 1897, deux encadrements gravés sur bois par Vallotton ornent des poèmes de Mathias Morhardt (1863-1939) (voir Jours d'été et Jours d'hiver). Ils devaient initialement être trois, à en croire ces lignes que Lepère adresse à Vallotton le 1er avril 1897 : « Beltrand [Tony Beltrand (1847-1904), l’un des directeurs artistiques de L’Image] s’est trompé en vous demandant 4 encadrements, c’est trois qu’il nous faut. / Si vous n’avez pas le temps d’en graver vous trois, faites en deux, et dessinez le troisième, on le fera graver. » (Lepère souligne ; lettre de Lepère à Vallotton, Lausanne, Fondation Félix Vallotton). Vallotton en gravera trois, tous mentionnés dans son Livre de comptes et figurant dans sa Liste des gravures sur bois établie par ordre chronologique (liste manuscrite, Lausanne, Fondation Félix Vallotton). On peut lire sur cette dernière, sous 1897 : « 101 encadrement (Image / 102 [encadrement (Image] / 103 [encadrement (Image] ». Le troisième encadrement demeure inconnu à ce jour.

Comme Lepère l’espérait, il lui a été possible de verser à Vallotton la modique somme de 71 francs pour sa contribution à L’Image, selon le Livre de comptes. Le 21 mai 1897, il précise à l’artiste : « Ci-joint votre reçu. / Il ne s’agit pas de somme versée à compte sur les trois bois que vous avez bien voulu nous graver, mais des 15 francs – à titre de répartition – pour votre dessin pour un texte de Jules Renard. / Soyez assez bon pour me signer un reçu de cette somme. / (Reçu de l’Image la somme de 15 francs – pour un dessin paru dans le no 3 – / F. Vallotton.) » (Documents, vol. I, lettre 93, p. 154).

L’édition courante de la revue a été tirée sur vélin ; on en ignore le nombre d’exemplaires. Quant à l’édition de luxe, elle compte 111 copies numérotées à la presse, qui se déclinent comme suit : « Un exemplaire unique imprimé sur japon impérial et contenant : une suite à part hors texte de toute l’illustration imprimée sur japon ancien ; les fumés en premier état de tous les bois ; les manuscrits ayant servi à la rédaction de la publication ; les fumés de tous les bois refusés, et un grand nombre de dessins originaux. / Dix exemplaires (I à X) sur papier de Chine, grandes marges, avec un tirage à part hors texte et sur chine de toutes les illustrations, les fumés de toutes les compositions hors texte, et six dessins originaux. / Cent exemplaires (1 à 100) sur papier de Chine, avec un tirage à part, sur chine, de toutes les illustrations, et les fumés de douze planches importantes ayant paru dans le texte. »

Par « fumé », il est entendu l’épreuve d’essai d’une gravure ou d’un cliché, généralement tirée en noir. En plus d’être intégrés à l’édition de luxe, les fumés de toutes les gravures sur bois parues dans la revue sont vendus à l’unité. Aussi trouve-t-on à la fin de chaque livraison la liste des fumés à vendre, assortie de la mise en garde suivante : « L’administration de L’IMAGE informe les collectionneurs que toute épreuve qui ne porterait pas désormais notre cachet [ledit cachet est reproduit] et qui n’aurait pas les dimensions suivantes : 0,34 x 0,25 ne serait pas un FUMÉ tiré à la main. » Tiré à 25 exemplaires, le Sous-bois, dessiné par Vallotton et gravé sur bois par Léon Ruffe, se vend 10 francs ; chacun des deux encadrements des textes de Morhardt (sans la lettre) 15 francs. Il était aussi possible d’acheter pour 250 francs la série complète des fumés des xylographies parues dans un même fascicule. À comparer ces prix avec le coût d’un numéro de L’Image (2.50 francs), on mesure l’importance accordée à la diffusion des fumés, dont une part des bénéfices revenait aux artistes. Lepère informe Vallotton le 18 mai 1897 s’agissant des deux encadrements : « Bien entendu vous ne conserverez pour vous que 2 fumés. Ce sont les conditions générales. / Sur la vente de vos épreuves, même sur celle de vos clichés, une part vous revient. » (Lepère souligne ; lettre de Lepère à Vallotton, Lausanne, Fondation Félix Vallotton).

Vallotton a gravé lui-même les encadrements. Aussi est-il précisé « deux bois originaux » dans l’index alphabétique du volume, en page 380, à la différence de la plupart des autres illustrations, regroupées dans une rubrique intitulée « Dessinateurs » et qui ont été gravées sur bois par L’Image. D’ailleurs, Lepère avait à deux reprises proposé à Vallotton, si le temps venait à lui manquer, d’uniquement exécuter les dessins, la revue pouvant se charger de les faire graver. À noter que dans l’édition courante, les illustrations sont des reproductions photomécaniques des épreuves des xylographies.

En 1904 paraît un numéro spécimen de L’Image, préfacé par Anatole France (1844-1924). La nouvelle formule, proposée par les éditeurs René Blum (1878-1942) et G. d’Hostingue, contient les noms des personnes en charge de la direction littéraire et artistique de la revue, de l’administration, du secrétariat et ceux des membres du Comité de patronage. Les collaborateurs artistiques et littéraires cités, dont Vallotton, sont ceux qui ont contribué aux numéros parus en 1896 et en 1897. Le concept de cette nouvelle mouture fera long feu.

Katia Poletti

Illustrations liées

Image de comparaison
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Livre de raison

1897LRZ333

« Encadrements bois. pour I'Image »

Livre de comptes

1897

« Encadrement. bois. p. l'Image »

« Autre [Encadrement. bois. p. l'Image] » 

plus loin en 1897 :

« Encadrement p l'Image. bois » 

plus loin en 1897 :

« Travaux pour l'Image. bois / à compte 15 » 

plus loin fin 1897 : 

« Répartition travaux a l'Image 56 »


Honoraires
71 Francs

Bibliographie
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Liens
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