No catalogue 051102
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : François Doury)
Droits : Réservés
Laissez passer la justice de Dieu !
Laissez passer la justice de Dieu !
Reine Victoria
Autonome
Cette couverture du Cri de Paris se situe dans le contexte de la seconde guerre des Boers, déclarée le 11 octobre 1899, laquelle oppose l’État libre d’Orange et la République sud-africaine du Transvaal à la Grande-Bretagne.
Pour la lecture de ce dessin, nous renvoyons à l’analyse d’Ashley St-James dans son ouvrage Vallotton dessinateur de presse : « La reine Victoria (1837-1901), déjà très âgée, symbolise l’Angleterre. Dans la guerre des Boers qui commence […], les sympathies françaises vont aux descendants des colons hollandais : non seulement par hostilité à l’Angleterre (les deux pays ont frôlé la guerre en 1898, lors de l’incident de Fachoda), mais aussi par souci de justice, appuyant le faible contre le fort. » (St-James, 1979, no 74).
Devenue proverbiale, la sommation « Laissez passer la justice du roi » figurait sur les sacs contenant les criminels de lèse-majesté préalablement étranglés, à jeter à l’eau. Plus tard, elle a été remplacée par « Laissez passer la justice de Dieu ».
En faire le titre de son dessin revenait pour Vallotton à désigner la reine Victoria comme responsable des châtiments infligés aux peuples opprimés. La barbarie des Anglais est d’ailleurs dénoncée dans le dessin d’Hermann-Paul (1864-1940) qui occupe la double page centrale du même numéro du Cri de Paris. Intitulé Au Transvaal / Les Anglais sont arrivés, il montre quatre cadavres de Boers ensanglantés jonchant le sol.
Pour la tête de la reine Victoria, Vallotton reprend ici le portrait qu’il avait gravé sur bois en 1898 pour la monographie de Julius Meier-Graefe.
Monogrammé en bas à droite
Dessin de F. Vallotton
Voir fiches liées
Voir fiches liées
St-James, 1979, no 74