« Avec quinze portraits par Félix Vallotton » en première de couverture

« 1871. Enquête sur la Commune de Paris, avec quinze portraits par Félix Vallotton », La Revue blanche, 1^er juin 1897, quatrième de couverture

Moins de deux mois séparent la parution de L’Enquête sur la Commune dans les colonnes de La Revue blanche et sous forme de livre – signe, s’il en est, de l’urgence à distinguer cet épisode polarisant de l’histoire française et à relayer les témoignages de ses protagonistes encore vivants en 1897. Comme l’indique Jean Baronnet, « l’idée d’un questionnaire sur la Commune, à cet instant de l’histoire intensément vécu par les Français, est audacieuse de la part de Fénéon qui souhaite certainement ranimer quelques vertus républicaines sommeillantes » (Jean-Claude Caron, La Revue blanche. 1871, enquête sur la Commune, introduction et notes de Jean Baronnet, Paris : Les Éditions de l’Amateur, 2011, p. 14).

Deux annonces paraissent successivement le 1^er et le 15 juin, avec l’intitulé suivant : « Vient de paraître : 1871. Enquête sur la Commune de Paris, avec quinze portraits par Félix Vallotton ». Dans le premier cas, l’annonce reproduit presque à l’identique la couverture du livre avec le triptyque de Merlin, Thiers et Gaveau ; dans le second, quatre masques emplissent la page, preuve que l’impact attendu de l’ouvrage repose aussi bien sur son sujet, « 1871 », que sur son iconographie. De fait, les mentions de Vallotton sont réitérées à plusieurs emplacements du livre : en couverture, sur un « Prière d’insérer » – « [...] Quinze portraits par Félix Vallotton ornent ces pages [...] » – et dans la table des matières (« PORTRAITS / par FÉLIX VALLOTTON »).

Les portraits du chancelier Otto von Bismarck et du Comte de Chambord, tous deux parus en 1895 dans la revue, étoffent la série d’effigies initialement réunie pour l’enquête parue initialement en deux volets. Contrairement à ce premier format, seuls les portraits par Vallotton sont compris dans le livre – treize illustrations qui correspondent à quinze portraits –, signe ici de la réception favorable que lui valent ces masques aussi synthétiques qu’expressifs. Autre distinguo : contrairement à la mise en page « en lettrine » qui avait prévalu dans la revue, la quasi-totalité des portraits paraissent en pleine page, ce qui leur confère une prestance accrue, soutenue d’ailleurs en légende par leur nom en caractères majuscules. En outre, le sommaire des entretiens a été redistribué, regroupés en trois parties : les publicistes, les membres de la Commune et les autres témoins du soulèvement. Une rubrique, absente de la revue, complète enfin l’ensemble : « Observations », qui tient de commentaire – non signé, mais vraisemblablement de Félix Fénéon – sur la matière réunie. Les points III et IV méritent d’être retranscrits en guise de synthèse de l’enquête : « […] III. Par des témoignages concordants, se trouve détruite ici cette légende que les membres de la Commune, une fois la défaite avérée, n’auraient eu d’autre souci que de s’enfuir et n’auraient pas pris part à la guerre des barricades ; IV. Nulle déposition ne nie que la répression ait été atroce. [...] ».

Tirage courant sur papier d'édition : nombre d'exemplaires inconnu

Prix de vente : 1 franc

Reliure : brochée

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Jean-Claude Caron, La Revue blanche. 1871, enquête sur la Commune, introduction et notes de Jean Baronnet, Paris : Les Éditions de l'Amateur, 2011