No catalogue 073002
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
Sans titre [Cyprian Barballe 2]
Sans titre [Cyprian Barballe 2]
En relation avec le conte «Cyprian Barballe» de Gustave Kahn, traduit du manuscrit français par Otto Julius Bierbaum, Die Insel, décembre 1899, pp. 307-358 [«Cyprian Barballe. Von Gustave Kahn. Aus der Handschrift übersetzt von O. J. B. »].
Pour le commentaire général de l’illustration de « Cyprian Barballe », composée de trois dessins, voir ici.
Sur cette deuxième illustration en pleine page, Vallotton a choisi de représenter le moment qui se déroule juste avant le basculement du récit vers le fantastique : le protagoniste Cyprian Barballe est étendu dans un fauteuil et fume une longue pipe, les pieds sur une chaise et les yeux fermés. Une petite lampe qui est placée sur une commode éclaire un coin de la pièce et précise tout un décor : un verre à vin, une bouteille ventrue à moitié pleine et un cruchon à bière sur une table, des plaques décoratives en faïence appliquées contre les murs ainsi qu’une petite figurine de femme debout, vêtue d’une robe drapée, les mains posées sur les hanches, à côté de la lampe. Tout semble figé dans cette image, à l’exception de la fumée blanche qui s’exhale de la bouche du protagoniste et qui fait tout autant allusion à la pensée flottante de celui-ci qu’aux phénomènes spirites qui le surprendront par la suite.
L’image est à mettre en relation avec la scène qui se déroule dans le fumoir : « Cyprien Barballe n’éprouvait plus nulle envie de retourner une fois encore à l’hôtel de la Tulipe ; il était seul dans sa maison, seul, faible et isolé, à moitié réjoui de ce qu’il avait découvert de saugrenu dans la vie de Jacob Van Turlure, à moitié inquiet de ce qu’il en allait apprendre en feuilletant les gens du pays, en ouvrant des tiroirs, en demeurant dans le fumoir. Et pourtant, c’était le devoir d’y rentrer, d’y dormir [voir les dernières volontés de l’oncle, décrites en page 116]. Cyprian, homme de devoir, le fit. / Il agrippa au râtelier des pipes, petit musée des Souverains, le roi Humbert, le bourra de tabac, lui mit l’allumette, lui referma sur le cerveau fumant, tel l’Etna, avec des barbes mégalomanes de tabac, son petit casque d’étain et s’absorba. / Il exécutait à la lettre les prescriptions, mêlant le schiedam au curaçao dans les proportions congrues ; il avait arrêté qu’il fallait environ dix minutes entre chacun des quatre petits verres, prescrits par la lettre de son oncle […]. » (Gustave Kahn, « L’Héritage », Contes Hollandais, Paris : Eugène Fasquelle, 1903, p. 135).
Non spécifié
Monogrammé en bas à droite
«Mit drei Vollbildern von F. Vallotton», dans le sommaire du volume
Voir fiches liées
Voir fiches liées
Insel-Buch, Otto Julius Bierbaum éd., Leipzig, Insel-Verlag, 1902, p. 41.
Intitulé «L'Héritage», le conte en sa version française, tel que publié dans Contes hollandais (Paris, Eugène Fasquelle, 1903) est consultable dans son intégralité sur Gallica.