«Dessin de Félix Vallotton pour une carte d'invitation», La Plume, n^o 257, 1^er janvier 1900, repr. p. 17

Vallotton réalise en 1900 une « carte d’invitation » pour La Maison moderne de Julius Meier-Graefe (1867-1935). Ce dernier ouvre alors 82, rue des Petits-Champs, à Paris, une « maison de production et de vente d’objets d’art usuels » (voir ici) semblable à la galerie L’Art nouveau de Siegfried Bing, dont il a été l’associé. Il prépare à cette occasion une exposition de vingt estampes originales réunies en un album intitulé Germinal parmi lesquelles figure une xylographie de Vallotton, La Symphonie (1897, Vallotton et Goerg, 1972, n^o 186). Aussi en l’absence de la « carte » originale, mentionnée ainsi dans La Plume en janvier 1900 (« Dessin de Félix Vallotton pour une carte d’invitation », La Plume, n^o 257, 1^er janvier 1900, reproduit p. 17), doit-on identifier ses reprises sous forme d’annonces dans Le Cri de Paris le 4 mars 1900 (fig. A) et dans La Revue blanche le 15 mars 1900. L’année suivante, Meier-Graefe commande à Vallotton neuf dessins pour un catalogue illustrant les collaborations entre le galeriste et les artistes, soit 750 objets et près de cinq cents reproductions photographiques.

La lettre et l’image atteignent dans cette vignette un degré nouveau de réciprocité chez Vallotton. Les coordonnées de La Maison moderne font enseigne dans la partie supérieure de la composition, où le sillage encré des chiffres et des lettres se mue en fronton de vitrine. En contre-bas, les lettres partent en volutes, à cheval sur les fonds noir et blanc, créant à cet endroit la rencontre surprenante entre le damier et l’arabesque. Au centre, trois profils féminins qui paraissent n’en faire qu’un offrent un éventail de regards, de postures, de gestes face à la richesse de l’étal. Le mouvement ascendant des lignes blanches, comme des plis de velours, confèrent une densité à la scène et répondent, par effet d’optique inversé, aux espaces vitrés au-dessus. Les entrelacs du « 82 » de l’adresse et de « Paris » se rejoignent dans un même élan graphique, signant s’il fallait encore l’atmosphère d’art total qui émane du lieu.

Le titre fait partie intégrante de l'illustration.

Non cité

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«Dessin de Félix Vallotton pour une carte d'invitation», La Plume, n^o 257, 1er janvier 1900, repr. p. 17.