La Maison de L’Art Nouveau est le nom donné par le marchand d’art Siegfried Bing (1838-1905) à sa galerie inaugurée fin 1895 au 22 rue de Provence, à Paris. L’année 1896 donne lieu à une riche collaboration entre Vallotton et Bing, qui se fait le promoteur de l’artiste aux talents pluridisciplinaires – gravure, peinture, illustration, graphisme – dans la ligne du concept d’art total défendue par L’Art Nouveau (sur ce point, voir Gabriel P. Weisberg, « Félix Vallotton, Siegfried Bing, and L’Art Nouveau », Arts Magazine, vol. 60, n^o 6, février 1986, pp. 33-37).

En février 1896, Vallotton figure au deuxième catalogue de L’Art Nouveau avec trente œuvres au total, à savoir 23 gravures sur bois et sept tableaux. Il sort ainsi d’une réserve de trois ans observée à l’égard du public parisien, qui n’a plus eu l’occasion de voir de sa peinture depuis l’exposition des Indépendants d’avril 1893. La visibilité que lui offre un envoi d’une telle importance explique probablement son absence au catalogue de l’exposition inaugurale de L’Art Nouveau fin décembre 1895. Alors que ses camarades Nabis y sont mentionnés en nombre, il n’est cité qu’indirectement comme l’auteur du carton d’un vitrail exécuté par Tiffany. En avril 1895, Louis Comfort Tiffany avait exposé onze vitraux dans la section Objets d’art du Salon du Champ-de-Mars. La plupart d’entre eux, dont Les Parisiennes de Vallotton (1894, huile sur toile, 128,5 x 60 cm, collection particulière, Ducrey, 2005, n^o VIII), avaient été réalisés d’après des cartons commandés par Siegfried Bing à quelques-uns des Nabis.

La collaboration de Vallotton avec Bing ne s’arrête pas là. En 1896, le marchand lui commande aussi cette affiche et une carte publicitaire – ou carte de visite – pour L’Art Nouveau, avant de lui confier la conception et l’ornementation du catalogue de l’Exposition internationale du livre moderne à L’Art Nouveau (juin 1896).

Vallotton illustre cette affiche d’un motif végétal dont la partie inférieure rappelle la Frise ornementale / Essai de papier peint pour Marty. Quant à la mise en évidence du texte, dessiné de sa main et logé dans des cartouches, elle ressemble à la formule utilisée pour la couverture d’Études de femmes / Couverture pour Lemercier, imprimée par le même Lemercier, imprimeur lithographe. La mention de Lemercier plaide en faveur d’une affiche lithographiée, bien que la technique d’exécution ne soit indiquée ni dans le Livre de raison, ni dans le Livre de comptes de Vallotton, contrairement à son habitude.

La lithographie mesure 59 x 43 cm

La feuille mesure 65 x 45 cm

Imp^ies Lemercier, Paris

Le titre fait partie intégrante de l'illustration.

1896LRZ296

«Affiche p I'Art nouveau»

1896

«Affiche pour l’Art nouveau 200»

Meier-Graefe, 1898, p. 61

Fegdal, 1931, p. 30

Vallotton et Goerg, 1972, n^o 237, p. 268