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Illustrations de livre

No catalogue 098001

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)

Droits : Réservés


Le dessin c'est la probité de l'art

Titre
Le dessin c'est la probité de l'art
Sujet
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Spécifications liées au titre
Titre du texte en relation

Parution dans
Date
1906 (Mars)
Page
planche XXXV
Emplacement
Corps du livre hors-texte
Relation illustration-texte
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Commentaire

L’un des prédicats de Rudolf von Larisch est l’expérimentation avec la cellule « lettre », symptomatique d’une filiation directe avec la lettrine médiévale anglo-saxone (Gray, 1970, p. 27, 69). Aucune unité orthogonale dans la proposition de Vallotton, planche XXXV du troisième volume de la collection Beispiele künstlerischer Schrift, mais bien le parti pris de la ligne ondulante art nouveau : Le Dessin c’est la probité de l’art est à la fois exercice de style et profession de foi.

Dans une graphie charnue et arrondie, sans empâtement ni angle droit, la lettre se lit comme une succession de lignes qui parfois se croisent, parfois se prolongent, mais jamais ne se nouent. Ainsi le « L » et le « E » du premier mot semblent être faits de la même matière, nés du même tracé, une continuité formelle à l’œuvre également dans « C’EST » et « PROBITÉ ». À cette sinuosité se conjugue un soutènement, celui des caractères entre eux lorsqu’ils ne sont pas immédiatement contigus – ainsi du « R » et du « B » qui tendent un filet sous le « O » et des composantes du terme « L’ART », tous ourlés l’un l’autre pour marquer l’unité du mot qu’elles épellent (Ibid., p. 67). L’espacement est ainsi maîtrisé derrière la fluidité des lettres, permettant une parfaite lisibilité. Pareille maîtrise se voit même déclinée à l’échelle de l’énoncé entier, centré de sorte que les mots « DESSIN » et « ART » soient dans l’axe l’un de l’autre, l’ensemble étant ceint de deux rubans symétriques qui répondent encore au galbe des caractères. À leur extrémité centrale, le monogramme de Vallotton – décliné dans un rectangle, quant à lui – vient boutonner l’ensemble.

Le ruban extérieur, composé de deux lignes parallèles ouvertes, tient du plumet ou de la flammèche que Vallotton explore quelques années auparavant dans la publicité pour Colin (1901). C’est là le signe le plus distinct de l’héritage art nouveau qu’il adopte et qu’il adapte simultanément, puisque l’effusion enrubannée de l’encadrement de la publicité Chocolat Kohler (1901) est, ici, déjà réduite à l’essentiel – un trait panaché qui lisère l’image sans l’étouffer.

Adossé à Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), auteur non cité de la maxime ainsi retranscrite, Vallotton dépasse l’exercice formel pour, nous le devinons, signer un message à valeur esthétique. Si le dessin est la probité de l’art, la lettre dessinée serait-elle la vertu de la typographie ?

Sarah Burkhalter


Format
Pleine page
Composition
Flottante
Couleur
Noir et blanc
Signature
Monogrammé en bas au centre
Autre·s mention·s sur l’illustration
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Autre·s mention·s en marge de l’illustration
« XXXV Félix Valloton Paris »
Remarques


Image de comparaison
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Livre de raison

Non cité

Livre de comptes

Non cité

Honoraires
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Bibliographie
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Reprise·s
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Liens
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Fiche liée
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