Le dernier des cinq dessins de Vallotton pour Le Témoin paraît en quatrième de couverture de la revue, en pleine page et en bichromie, comme les dessin intitulé Vingt ans après. Le sujet est ici la séparation de l’Église et de l’État en France, dont le vote de 1905 avait ménagé un an de mise en application. Si l’on en croit l’illustration de Vallotton, la laïcité reste un objet de lutte en 1906, les représentants – pour l’un laïc, pour l’autre ecclésiastique – en venant aux mains par-delà leurs chaires : « Ma religion vaut la tienne... », lit-on en légende du dessin paru, titré Les Deux apôtres.

Dans une première version du dessin (fig. A), les vêtements des hommes semblent se rejoindre dans la même masse noire à leurs pieds, dans un prolongement des tribunes. Un commentaire à la mine de plomb laisse entendre une autre légende que celle parue : « La guerre n’est plus aux champs, elle est à l’école / Discours de Clemenceau ». Sans doute insatisfait de cette composition – qui créait une forme blanche en son centre, peu distincte et peu éloquente formellement –, Vallotton dispose dans un second dessin, définitif celui-là (fig. B), les personnages dans des estrades distinctes arborant les sigles religieux et laïcs.

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St-James, 1979, n^o 182

Morel, 2001, p. 197

Morel, 2002, p. 36