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Illustrations de périodique

No catalogue 002001

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)

Droits : Réservés


Paul Verlaine


Titre

Paul Verlaine

Légende
Sujet

Paul Verlaine


Parution dans
Numéro
Date
1890 (1 Septembre)
Page
p. 182
Emplacement
Corps du périodique
Relation illustration-texte

Commentaire

Entre la fin du mois de mars et le début de juillet 1888, Vallotton dessine deux portraits de Verlaine (1844-1896), d’après nature (fig. A et B). La mention d’un seul portrait au Livre de raison et au Livre de comptes reste inexpliquée.

Baschet (éditeur du périodique, Ludovic de son prénom [1834-1909]), ou son fils René (directeur [1860-1949]) retient au début de l’été 1888 un portrait de Verlaine par Vallotton pour la Revue illustrée : « Mais il m’avait suffi, sur la question Verlaine, de savoir l’admission de v/ [votre] dessin par Baschet, et je n’avais point attendu d’officielles notifications pour m’en réjouir dans votre propre intérêt. […] Bon souvenir de Verlaine, sensible au vôtre. » (lettre d’un correspondant non identifié – peut-être le relieur Marius-Michel [1846-1925] – à Vallotton, envoyée depuis l’Hôtel Royer-Collard, où réside Verlaine de fin mars à fin septembre 1888, Documents, vol. I, lettre 8, p. 38).

Dans une lettre du 14 décembre 1888, Verlaine indique à Jules Tellier (1863-1889) : « Je serais très heureux que vous fissiez toutes les démarches nécessaires pour que mon portrait par Vallotton, accepté depuis des mois par la ‹ Revue illustrée › paraisse et que la notice soit faite par vous. » (Bibliothèque Jacques Bellon. De Guyon de Sardière à Hector de Backer, cat. vente aux enchères, Paris : Rossini. Maison de Ventes aux Enchères, 2010, lot 65).

On constate que l’accent est mis sur le portrait, le texte qui doit l’accompagner étant envisagé comme une notice. Il s’agit donc plutôt d’un dessin commenté que d’une illustration à proprement parler.

Début 1889, la publication d’une notice semble se préciser, mais sous la plume de Maurice Barrès (1862-1923). Le 19 janvier 1889, Verlaine prie Émile Le Brun : « Cher ami, je vous serais on ne peut plus obligé de vouloir bien avertir Vallotton, dont j’ignore totalement l’adresse, que Maurice Barrès est disposé à écrire la notice pour son portrait de moi dans la Revue illustrée. Ce sera, je crois, une bonne petite affaire pour nous tous, la Revue, Vallotton et moi. Prévenez donc Vallotton, je vous prie. Je serais heureux de le voir ou de lui écrire pour cette affaire qui nous intéresse tous deux. » (Documents, vol. I, p. 39, note 2).

Puis, le 12 février 1890, Verlaine reprend contact avec Maurice Barrès : « Pensez-vous toujours à la biographie pour la Revue illustrée ? Baschet semble y tenir beaucoup. L’ancien portrait par Vallotton servirait. » (Correspondance. Paul Verlaine, Maurice Barrès, Stéphane Le Couëdic et Christian Soulignac [éd.], Jaignes : La Chasse au snark, 2000, lettre XIV, p. 65).

Le dessin de Vallotton, représentant Verlaine debout, sera finalement reproduit dans la Revue illustrée plus de deux ans après sa réalisation, soit dans le numéro du 1er septembre 1890. Il est gravé en taille-douce par Marie Genty et placé aux côtés d’un texte de Maurice Barrès. La signature de la graveuse « M. Genty » est apposée de biais, dans la continuité du pied de Paul Verlaine.

En septembre 1890, une lettre de Charles Maurin (1856-1914) informe Félix Vallotton de la publication de son dessin : « Vu votre dessin de Verlaine dans l’intérieur de la Revue illustrée à la grandeur [Maurin la précise par un trait vertical de 10 cm]. 2 pages sur lui par Barrès. » (Documents, vol. I, lettre 28, p. 71).

Dans un article paru dans Le Figaro du 7 avril 1923, illustré d’un portrait de Verlaine assis (fig. B), Maurice Monda (1876-1955) – se basant sur les dires de Vallotton – relate l’histoire de ces deux dessins (fig. A et B) et de la publication tardive d’un seul : « […] alors qu’il était encore étudiant, et déjà grand admirateur du génie de Verlaine, Vallotton tint à faire de lui une étude documentaire très poussée ; il se rendit à cet effet à son domicile, rue Royer-Collard, […]. Vallotton fit deux dessins d’une conception extrêmement personnelle, qu’il destinait à la Revue illustrée, dirigée par Ludovic Baschet. L’un est celui que nous reproduisons. Cette publication, fort élégante, ne voulut pas montrer à ses lecteurs, scrupule bien illogique, les traits de ce bohème notoire, pilier d’estaminet, pensionnaire d’hôpital, et Verlaine, qui n’était pas insensible à sa très juste notoriété, était impatient de voir paraître son portrait ; Vallotton lui conseilla de se rendre à la Revue et de demander l’explication de ce qu’il considérait, lui aussi, comme un simple retard ; le poète s’y rendit ; il était dans un de ses jours nerveux ; il discuta, s’emporta, et fut poliment éconduit ; ce portrait ne parut jamais et fut rendu à l’artiste. Mais en 1890, la gloire de Verlaine allant sans cesse croissant, la Revue illustrée publia l’autre portrait qu’elle avait conservé, et demanda à M. Maurice Barrès de l’accompagner d’une biographie, ce qu’il fit sous forme de lettre au poète […]. » (Maurice Monda, « Un portrait inédit de Verlaine », Le Figaro. Supplément littéraire, samedi 7 avril 1923).

C’est le dessin représentant Verlaine assis (fig. B) qui servira de modèle à la xylographie parue dans L’Art et l’idée en 1892, puis au Portrait décoratif de Paul Verlaine (1902, huile sur carton, 73 x 82 cm, collection particulière, [Ducrey, 2005, no 405]). S’y ajoutent deux autres portraits de Verlaine par Vallotton : un masque publié dans La Revue blanche le 1er février 1896 et un autre dans Le Livre des masques en octobre 1896.

Katia Poletti


Format
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Composition
Flottante
Couleur
Noir et blanc
Technique de reproduction
Non spécifiée
Gravure/photogravure

Marie Genty

Signature

Non monogrammé

Autre·s mention·s sur l’illustration

M. Genty [de biais, dans la continuité du pied de Paul Verlaine]

Autre·s mention·s en marge de l’illustration
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Autre·s mention·s dans la publication

Vallotton mentionné sous «Illustrations» et M. Genty sous «Graveurs» [couverture du numéro] / Vallotton. Paul Verlaine (gravure de M. Genty) [table des matières du volume 10]

Remarques
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Images de comparaison

A. Félix Vallotton, dessin définitif pour Paul Verlaine, 1888, crayon sur papier, environ 27,5 x 21,4 cm, localisation actuelle inconnue


Crédit photographique : Tous droits réservés

Droits : Réservés

B. Félix Vallotton, Verlaine assis, 1888, mine de plomb et lavis d’encre de Chine sur papier, 41 x 28 cm, New York, collection particulière

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton

Droits : Réservés


Livre de raison

1888LRZ51

«Portr dessin de P. Verlaine»

Livre de comptes

1888

«Portrait dessin de P. Verlaine (d’ap nature)»

Honoraires
Non spécifié

Bibliographie

Maurice Monda, «Un portrait inédit de Verlaine», Le Figaro. Supplément littéraire, samedi 7 avril 1923

Ad. Van Bever et Maurice Monda, Bibliographie et iconographie de Paul Verlaine, publiées d'après des documents inédits, Paris, Albert Messein, 1926, p. 222 «Dessin au crayon, gravé par Genty, reproduit dans la "Revue illustrée" (1890)»

François Ruchon, Verlaine. Documents iconographiques, Vésenaz-Genève, Pierre Cailler, 1947, repr. no LXII, pp. 230-231

Paul Verlaine. 150ème anniversaire de la naissance du poète. Exceptionnel ensemble iconographique composé de peintures, de dessins originaux, de gravures, de photographies et de sculptures. Documents, livres et autographes, Paris, Librairie Giraud-Badin, Librairie Jean-Claude Vrain, [1994], no 24

Ducrey, 2005, vol. II, pp. 252–253


Reprise·s

Paul Verlaine, Femmes, s.l.n.d. [1918], frontispice


Liens
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Fiche liée
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