No catalogue 003005
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
À Paul Verlaine / Portrait de Paul Verlaine
À Paul Verlaine / Portrait de Paul Verlaine
Paul Verlaine
En relation avec l'article d'Octave Uzanne, «La Renaissance de la gravure sur bois. Un néo-xylographe: M. Félix Vallotton», L'Art et l'idée. Revue contemporaine du dilettantisme littéraire et de la curiosité, no 2, 20 février 1892, pp. 112–119.
Cette illustration est un tirage original du bois de Vallotton (voir Portrait du graveur Félix Vallotton par lui-même, À Baudelaire, Portrait d'un bibliophile, Tête de vieille) qui fait partie des 1’660 exemplaires de la revue et non une reproduction photomécanique d’après l’épreuve d’un bois (voir Sans titre, Sans titre, M. J..., graveur contemporain, Une foule à Paris, Un enterrement en province, Sans titre).
Vallotton livre en septembre 1890 à la Revue illustrée une illustration représentant Verlaine debout. Le dessin est réalisé d’après nature, tout comme un deuxième représentant Verlaine assis (fig.), lequel servira de modèle à la présente xylographie puis au Portrait décoratif de Paul Verlaine (1902, huile sur carton, 73 x 82 cm, collection particulière, [Ducrey, 2005, no 405]).
À l’occasion du premier Salon de la Rose † Croix en 1892 (au sujet de cette exposition, voir ici), Remy de Gourmont écrit à propos des gravures sur bois de Vallotton : « Ce sont d’ingénieuses caricatures, très vivantes, très amusantes, loin de toute banalité ; son Verlaine et son Baudelaire intéressent vivement : ce n’est plus de la caricature, et pourtant ce Verlaine potiron !... » (G[ourmont] R[emy de], « Les Premiers salons », Mercure de France, tome V, no 29, mai 1892, p. 63).
Et Julius Meier-Graefe d’ajouter : « Le ‹ Verlaine › de Vallotton n’est pas le pécheur repentant que Carrière a décrit récemment dans sa belle lithographie, le pêcheur qui, après de profondes souffrances rentre en lui‑même et retourne au sein de l’église ; ce n’est pas le ‹ Verlaine › de la Bohème que Zorn a gravé en eau‑forte, le vieux gueux qui aime l’absinthe et qui excite les jeunes à irriter le bourgeois. C’est le Verlaine criminel, l’anarchiste, l’homme qui souffrait les peines énormes et qui, rendu à moitié fou par le monde et par lui‑même, proférait des sons inarticulés qui devenaient ses meilleures poésies ; la moderne bête‑artiste, une collection d’instincts étranges qui faisaient de son crâne une véritable taupinière et qui aurait tout aussi bien pu le pousser à devenir un criminel s’il n’avait pas eu l’échappatoire de pouvoir faire des vers avec ses péchés. Quelle belle différence entre ce gaillard au large nez de prolétaire, aux yeux en coulisses presque asiatiques et les portraits de poètes par lesquels les ancêtres de notre poésie nous ont été transmis ! Et pourtant ce n’est pas le plat pessimisme d’une tragique impuissance d’agir qui a dessiné cela. Quelque chose de l’humour de Vallotton se cache déjà là, de ce singulier humour qui fait perdre le rire. Ce n’est pas seulement le Verlaine qui a travaillé une vie durant sans trouver la gloire et qui se préoccupait très peu du succès que pouvait avoir ses œuvres, c’est aussi l’idiot manquant d’esprit pratique qui serait devenu très malheureux s’il avait trouvé la popularité ; qui avait besoin du malheur pour trouver la force de le supporter. » (Meier-Graefe, 1898, pp. 23-24).
En 1907, dans la revue new-yorkaise The Craftsman, Gardner C. Teall revient sur ce Verlaine : « In eighteen hundred and ninety‑one, Vallotton, having got to work, produced a portrait of his friend Paul Verlaine, the poet, curious phenomenon of French letters. Although this portrait exhibited plainly Vallotton’s experimental handling, the whole conception was assuredly somewhat of a new note everywhere. Now we are used to the products of Aubrey Beardsley, and of his apostles, their disciples and all followers of the bizarre in black and white, but at the time Vallotton began putting forth his woodcuts, nothing of the sort had been seen in France. » (Teall, 1907, p. 161).
Le catalogue Paul Verlaine. 150ème anniversaire de la naissance du poète. Exceptionnel ensemble iconographique composé de peintures, de dessins originaux, de gravures, de photographies et de sculptures. Documents, livres et autographes (Paris : Librairie Giraud-Badin / Librairie Jean-Claude Vrain, [1994]) reproduit sous le numéro 25 un dessin préparatoire pour cette xylographie (crayon et encre de Chine sur papier calque, 19,7 x 12 cm environ, non signé). Faute d’avoir pu être examiné, son authenticité n’a pu être établie.
Suite au décès du poète, survenu le 8 janvier 1896, deux masques sont publiés : le premier dans La Revue blanche le 1er février 1896, le second en octobre 1896 dans Le Livre des masques.
non spécifié [Félix Vallotton]
Monogrammé en bas à gauche
Par Félix Vallotton
Illustrations / Hors texte / Quatre portraits divers gravés sur bois dans le goût primitif par Félix Vallotton [sommaire de la livraison du 20 février 1892] / Portrait de Paul Verlaine, par Félix Vallotton. (Bois). [Table des gravures hors texte du tome premier]
Le titre «À Paul Verlaine» fait partie intégrante de l'illustration
1891LRZ104
«Portr de Verlaine. grav. s bois»
1891
«Portrait de Verlaine, gravure originale sur bois»
Félix Vallotton, Liste des gravures sur bois établie par ordre chronologique, 1891–1898, manuscrit, Lausanne, Fondation Félix Vallotton, sous 1891: «2 [Portr] de Verlaine»
Meier-Graefe, 1898, no 2, p. 64 «Paul Verlaine» et pp. 23-24
Teall, 1907, p. 161
Godefroy, 1932, no 79 «À Paul Verlaine»
Vallotton et Goerg, 1972, no 80, p. 97 «À Paul Verlaine»
Brinton, 1903, p. 330.
Shchekatikhin, 1918, p. 39.