Autonome

Parmi les encadrements réalisés par Vallotton, celui-ci est l’un des plus adaptables et durables. Reprenant le principe du cartouche dont le contenu typographique peut varier à l’infini, il orne le rectangle d’une figure féminine debout devant une palissade. De fait, la première occurrence de l’encart publicitaire date du 15 septembre 1899 dans la même revue, avant de paraître dans Le Cri de Paris le 24 septembre 1899 pour promouvoir La Revue blanche elle-même (fig. A). En décembre de la même année puis en janvier 1900, c’est le roman d’Émile Pouvillon (1840-1906), Le Vœu d’être chaste, qui est promu avec le même encadrement. Sans doute existe-t-il encore d’autres occurrences du même encart, à des fins diverses.

Ce format trouve peut-être son origine dans une commande que passe Félix Fénéon à Vallotton. Dans un billet dont la date est inconnue, mais qui comprend une esquisse à la plume, Fénéon écrit : « Mon cher Vallotton, / Voulez-vous nous faire pour le Studio une annonce de 8 cm de haut sur 14 1/2 ou 15 de large » (document conservé à la Fondation Félix Vallotton, Lausanne). Les dimensions et les proportions du projet paru correspondent à cette demande initiale. Il s’agit d’ailleurs d’une formule – un cartouche orné et vide, destiné à recevoir du texte imprimé – que Vallotton avait déjà privilégié pour le billet d’enterrement gravé en 1894 et qu’il reprendra en 1917 pour ce qu’il nomme dans son Livre de comptes « Dessin d’éphéméride pour L’Éclairage électrique ».

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