No catalogue 014102
Crédit photographique : © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthour (photographie : Reto Pedrini)
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Alfred Jarry
Alfred Jarry
Alfred Jarry
En relation avec l'article de Michel Arnauld, «Les Livres, Les romans. Alfred Jarry: Messaline», La Revue blanche, tome XXIV, no 184, 1er février 1901, pp. 232-233.
Alfred Jarry (1873-1907) est un poète, dramaturge et écrivain français. Dû à Vallotton et placé dans un espace ménagé à gauche du premier paragraphe, son masque illustre le compte rendu signé Michel Arnauld de son roman Messaline. Publié en volume aux Éditions de La Revue blanche en 1901, celui-ci était préalablement paru en feuilleton dans La Revue blanche, du 1er juillet au 15 septembre 1900.
La ressemblance de ce masque de Jarry avec un portrait dessiné par son ami Hermann-Paul (1864-1949) permet de penser que le second, de date incertaine certes mais dédicacé à Jarry, est la source iconographique du premier. Vallotton l’a sans doute examiné chez l’écrivain qui, à sa mort, l’a légué à son amie Rachilde (1860-1953) dont l’époux Alfred Vallette (1858-1935) était l’exécuteur testamentaire. Le dessin de Hermann-Paul a ensuite appartenu à Pablo Picasso (1881-1973). Il est aujourd’hui conservé au Musée national Picasso Paris (crayon Conté, crayons de couleur, aquarelle, pastel et gouache sur papier vélin, 53 x 34 cm, Dation Pablo Picasso, 1979, Inv. MP3598).
En 1903, le trio fait partie des collaborateurs permanents du Canard sauvage, hebdomadaire satirique et littéraire à tendance anarchiste, anticlérical et antimilitariste : Alfred Jarry comme rédacteur, Hermann-Paul et Félix Vallotton comme dessinateurs.
Auparavant, Vallotton a créé en 1898 pour le Théâtre des Pantins fondé par Alfred Jarry une enseigne aujourd’hui perdue et dont on ignore tout. Accrochée dans la cour du petit théâtre de marionnettes ouvert en décembre 1897 au 6 rue Ballu, dans l’atelier de Claude Terrasse, le beau-frère de Pierre Bonnard, elle est signalée par Thadée Natanson dans un article consacré à la décoration du Théâtre des Pantins conçue par les nabis. Il note : « Mais on ne saurait trop louer M. Vallotton d’une enseigne qu’il accroche dans la cour, et qui n’est pas seulement un excellent Vallotton, mais encore une admirable enseigne. » (Thadée Natanson, « Petite Gazette d’Art », La Revue blanche, no 113, 1er février 1898, p. 213). L’éphémère théâtricule aurait été détruit dans un incendie en octobre 1898 (selon Antoine Salomon, Guy Cogeval, avec la collaboration de Mathias Chivot, Vuillard. Le regard innombrable. Catalogue critique des peintures et pastels, Milan / Paris, Skira / Seuil, 2003, p. 162, n. 24). Cette information est remise en question par Remy Bellenger, qui affirme dans son enquête sur le Théâtre des Pantins, n’avoir « jamais entendu parler de cet incendie en 1898 » (Remy Bellenger, Le Théâtre des Pantins. Récit d’une enquête, Paris, L’Hexaèdre [Bibliothèque pataphysique], 2015, p. 23).
Resté apparemment inexploité jusqu’à ce jour, un paragraphe paru dans la « Chronique de l’art décoratif » évoque d’autres évènements survenus en octobre 1898 : « Grâce à mille précautions, les ouvriers sont parvenus à sauver les panneaux décoratifs de la Cour des Comptes en démolition. / On n’a pas pris tant de peine pour conserver les peintures de Bonnard, Vuillard, Roussel et Ranson qui décoraient de si amusante façon la salle du Théâtre des Pantins. Les privilégiés qui assistèrent aux mémorables soirées d’Ubu-Roi et de Vive la France, pleureront à jamais les polichinelles, les guignols, les sarceys, les commissaires, les bébés qui couraient sur les murs. Une couche de badigeon couvrira - si ce n’est déjà fait - tous ces pantins pour grands enfants. Le théâtre de Jarry et une enseigne de Vallotton échapperont seuls au massacre. » (G.B., « Chronique de l’art décoratif. Paris », L’Art décoratif. Revue internationale d’art industriel et de décoration, no 1, octobre 1898, p. 46). Tous les espoirs sont donc permis pour voir un jour réapparaître la mystérieuse enseigne de Vallotton.
Déjà en 1894, Jarry consacrait à Vallotton un texte destiné au second tome jamais paru des Portraits du prochain siècle de l’éditeur Edmond Girard. Le texte est resté inédit jusqu’à sa publication dans les Cahiers du collège de pataphysique, no 26-27, [1957], p. 46 (Alfred Jarry, « Vallotton », Œuvres complètes, sous la direction d’Henri Béhar, Paris : Classiques Garnier, 2016, Tome I, pp. 451-453).
Non spécifié
Monogrammé en bas au centre
«Illustrations / Félix Vallotton: Alfred Jarry», dans la table du tome XXIV
A. Félix Vallotton, dessin définitif pour Alfred Jarry, 1901, encre de Chine sur papier, 13 x 10 cm, collection particulière
Crédit photographique : ____
Droits : ____
Non cité
Non cité
Harald Szeemann, «Alfred Jarry und die Nabis», in Alfred Jarry, cat. exp. Zurich, Kunsthaus Zürich, 1984, pp. I-XIII (texte écrit en 1958, légèrement remanié en 1984).
Remy Bellenger, Le Théâtre des Pantins. Récit d'une enquête, Paris, L'Hexaèdre (Bibliothèque pataphysique ), 2015.