No catalogue 110000
Crédit photographique : © Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève
Droits : Réservés
« C’est la Guerre ! »
« C’est la Guerre ! »
Le 2 août 1914, l’ordre de mobilisation générale bouleverse Vallotton. À dater de là, son quotidien se focalise sur les événements. La guerre, devenue source d’inspiration, stimule ses réflexions et diversifie ses modes d’expression, éveillant une force créatrice nouvelle. Après plus de dix années consacrées exclusivement à la peinture, il se remet au dessin de presse d’une part pour le périodique La Grande Guerre par les artistes, à la xylographie d’autre part pour graver les six planches de l’album « C’est la Guerre ! », qui dénoncent les horreurs de la guerre.
Il prend aussi la plume pour analyser, dans un article intitulé « Art et guerre », paru dans Les Écrits nouveaux en décembre 1917, les moyens dont dispose l’artiste pour représenter la guerre moderne. Il y écrit notamment : « La guerre !... / J’ai souvent pensé, alors que hanté comme chacun du retentissement intérieur qu’éveillent de telles syllabes, qu’en elles était peut-être la plus forte expression de la chose. Le mot est magnifique, il est évocateur, et sonne en clair toutes ses plus redoutables significations ; aucun qualificatif ne saurait l’augmenter ou l’attiédir, et le jour où je le vis surgir en caractères gras le long des murs, je crois bien avoir ressenti la plus forte émotion de ma vie. / La guerre !... / Quel commentaire ajouter à cet éclat ? » (Koella et Poletti, 2012, p. 153).
Et c’est précisément ce mot qui jaillit sur la couverture de l’album C’est la Guerre !, habillée de lettres dessinées de la main de Vallotton qui, même reproduites par un procédé photomécanique, font du contenant une partie intégrante de la suite de xylographies C’est la Guerre ! Contrairement aux couvertures créées pour les séries d’estampes Immortels passés, présents ou futurs et Paris intense, mais à l’instar du portefeuilles pour Intimités, aucune image ne figure aux côtés des mots « ‹ C’est la Guerre ! › / par / fVallotton » et des gouttes d’encre rouge simulant des éclaboussures de sang. Vallotton les a certainement projetées lui-même, ce qui rend chacun des cent exemplaires du carton à rabats, avec montage en toile noire, une pièce unique. De ceux-ci, nonante exemplaires sont aux dimensions spécifiées pour le tirage sur vélin de la série et dix sont de dimensions plus grandes pour le tirage sur japon.
À compte d'auteur
Le carton plié mesure 27 x 34,8 cm
carton beige à rabats
«par fVallotton» fait partie intégrante de l'illustration
Le titre fait partie intégrante de l'illustration.
Non cité
Non cité
Vallotton et Goerg, 1972, p. 235