No catalogue 028000
L'Estampe originale. Revue trimestrielle gratuite de l'édition d'art, no 10, avril-juin 1895
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton (photographie : Jean-Louis Losi)
Droits : Réservés
am (Chiffre pour André Marty)
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De 1893 à 1897, Vallotton collabore activement dans divers domaines avec l’éditeur d’estampes, marchand et imprimeur André Marty (1857-1928), surtout connu pour sa prestigieuse série d’albums de gravures L’Estampe originale et pour sa galerie d’objets décoratifs L’Artisan moderne. Son activité, qui a inspiré Siegfried Bing (1838-1905) pour L’Art Nouveau, comprend également des aspects moins connus, liés aux « arts d’impression », comme il les désigne en sous-titre de sa revue mensuelle L’Estampe originale (fig. A), dont on ne connaît que le numéro de juillet 1896. La déclaration d’intention en page une informe sur les ambitions de Marty : « L’accueil fait dès 1893 à nos albums de gravures, qui les premiers définitivement établirent la préséance des estampes originales sur les estampes de reproduction, nous encourage aujourd’hui à ne plus limiter à la seule gravure d’art notre guerre à la routine et à consacrer indistinctement à tous les modes d’impression nos efforts vers le progrès. » C’est dans cet esprit d’ouverture aux « modes d’impression » que Vallotton réalise plusieurs projets pour Marty. Outre les gravures sur bois taillées pour les albums d’estampes, ils incluent la papeterie d’art (voir ici), le graphisme ornemental (voir ici), la typographie (voir ici), ainsi que la décoration (voir ici).
En janvier 1895, Vallotton écrit à Marty : « Mon Cher Marty / Ci-inclus une épreuve du petit cachet dont je vous ai parlé, plus un dessin de votre chiffre. – Comme vous le verrez, j’ai cherché la plus grande simplicité, et avant tout à être clair. – Je serais très heureux si ces travaux pouvaient donner un résultat car ils me plairaient beaucoup. Quoi qu’il en soit faites pour le mieux. ». « Chiffre » désigne, selon le Dictionnaire Littré, l’« entrelacement des lettres initiales ».
Cette lettre permet d’attribuer à Vallotton la paternité du monogramme de Marty, composé des lettres A et M, que l’éditeur emploie à plusieurs reprises en 1895 et 1896. On le trouve notamment dans deux rarissimes publications à caractère promotionnel : d’une part, dans le numéro 10 de L’Estampe originale. Revue trimestrielle gratuite de l’édition d’art dirigée par Marty (avril 1895) ; unique numéro de cette revue dont nous avons connaissance, il se présente sous la forme d’une feuille pliée en quatre qui tient plus du prospectus que de la revue à proprement parler. D’autre part, dans le numéro 16 de la revue L’Estampe originale (juillet 1896) (fig. A et fig. B), le seul connu, dont la nouvelle forme mensuelle vendue au prix de 50 centimes est sous-titrée Revue mensuelle des arts d’impression.
Le monogramme dessiné par Vallotton remplace celui d’un auteur inconnu qui orne encore en 1895 le papier à lettres de Marty et précède celui que Georges Auriol (1863-1938) composera pour André Marty, reproduit dans Le Second livre des monogrammes, marques, cachets et ex-libris publié en 1908 chez Henri Floury à Paris.
Quant au « petit cachet » mentionné par Vallotton, il s’agit probablement de celui apposé sur les papiers peints commercialisés par Marty : « P.P. am no […] » (pour « papier peint André Marty ») suivi du chiffre 1 pour le « papier mural de Maurice Denis » (fig. C) et du chiffre 2 pour la frise ornementale de Félix Vallotton.
Non monogrammé
Non cité
Non cité
Boyer, 1991, p. 42
La Revue blanche, tome XIII, no 49, 15 juin 1898 (pages d'annonces).