No catalogue 020007
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
Le Coup de main
Le Coup de main
– Demandez!... La grande Question Sociale!... Dans les moments difficiles, le cocher et les chevaux ne sont là que pour l'effet décoratif. Il ne faut pas s'étonner si les efforts des gens de bonne volonté ne font pas bouger la pierre d'un millimètre, – et lui être profondément reconnaissant si elle ne vous retombe pas dessus en vous cassant les reins.
Autonome
Le Livre de comptes nous apprend que Vallotton avait réalisé ce dessin pour Le Courrier français avant de finalement le publier dans Le Rire (le soulignage de la mention au Livre de comptes indique l’antériorité). Dans le dessin définitif (fig. A), les parties passées au crayon bleu – invisibles lors de la photogravure – désignent les zones à griser dans l’illustration à l’impression. Ces indications s’adressaient au photograveur du Courrier français, non à celui du Rire où les première et quatrième de couverture sont en couleur. Au sujet du procédé de mise en couleur, voir ici.
Vallotton avait mis un terme à sa collaboration au Courrier français le 13 mai 1894 pour non-paiement de ses trois derniers dessins parus dans le périodique (sur ce point, voir ici). Aussi a-t-il sans doute gardé les trois suivants destinés au Courrier français et mentionnés comme tels au Livre de comptes (celui-ci, [Oh m'man !...] et Le Beau dimanche).
Son titre intégré dans un cartouche, principe réservé aux gravures, donne à penser qu’à l’instar de cinq autres dessins parus dans Le Courrier français celui-ci a été exécuté initialement pour la suite de zincographies Paris intense (sur ce point voir Le Courrier français et Paris intense).
Dans Le Coup de main, un fardier (voiture tirée par un cheval) transporte un gros bloc de pierre de taille fixé par une chaîne, comme on en voit par exemple dans une photographie d’Eugène Atget prise en 1899 (fig. B) ou encore sur une carte postale des rues de Paris vers 1900 (fig. C). L’attelage du dessin de Vallotton semble gravir une montée. Se pourrait-il qu’elle se situe sur la butte Montmartre et que le bloc soit destiné au chantier du Sacré Cœur alors en construction ?
Comme celles des autres dessins de Vallotton publiés dans Le Rire, la légende est certainement de Jules Renard (sur cette question, voir ici). Celui-ci déplorera néanmoins qu’elle ait subi des modifications, ainsi qu’il l’écrit à Vallotton le 3 mai 1895 : « Mon cher Vallotton, / inutile de vous dire, n’est-ce pas, que la légende que vous avez pu lire sous votre dernier dessin du Rire, n’a qu’un vieil air de famille avec celle que j’avais indiquée. / Je commence à m’étonner. / Quelles drôles de mœurs ! » (Documents, vol. I, lettre 65, p. 127).
Bordier
Monogrammé en bas à gauche
Bordier Sc
Dessin de F. Vallotton
Le titre fait partie intégrante de l'illustration
A. Félix Vallotton, dessin définitif pour Le Coup de main, 1894, encre de Chine, mine de plomb et crayon bleu sur papier, 32 x 22,2 cm (motif), collection particulière
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton (photographie : Stéphane Millet)
Droits : Réservés
1894LRZ204
«Coup de main [dessin]»
1894
«le Coup de main. dessin p. le Courrier Français»
puis en 1895
«dessins p le Rire (1894). Coup de main, et 3e galerie 100»
Emanuel, 1904, pp. 37–38
St-James, 1979, no 20
Morel, 2001, p. 197
Morel, 2002, p. 34