En relation avec l'article de Remy de Gourmont, «Nouveaux masques», Mercure de France, n^o 97, janvier 1898, pp. 58–91, et plus spécifiquement «L'Auteur de "Tête d'or"», pp. 83–91.

Paul Claudel (1868-1955) est un homme de lettres français.

Son masque, tout comme celui de Marcel Schwob, semblent avoir été initialement prévus pour le premier Livre des masques en 1896, aux côtés de ceux de Rachilde et de Pierre Louÿs. C’est ce que laisse comprendre une lettre rédigée entre le 15 septembre et le 20 octobre 1896 par Remy de Gourmont à l’attention de Vallotton : « Vous recevrez du Mercure des documents pour Rachilde et Pierre Louys. / Je rassemble les autres. / Pour Claudel il n’y a qu’un buste qui est chez Schwob. Connaissez-vous Schwob ? Puis-je lui demander un rendez-vous pour vous. Il demeure 26 rue Vaneau. » (Documents, vol. I, lettre 87, p. 151).

Une année plus tard, Vallotton rencontre Marcel Schwob pour réaliser son portrait d’après nature. Le 22 octobre 1897, Remy de Gourmont écrit à Marcel Schwob : « Pour la séance chez vous, c’est convenu. Vallotton est absent. Dès qu’il sera là, j’organiserai cela. Vous me direz votre jour et heure. » (Gourmont, 2010, lettre 291, p. 345).

Le 30 octobre 1897, Remy de Gourmont contacte Vallotton : « Voici la liste de nos cinq prochains Masques : / 1. Max Elskamp, poète / 2. Paul Claudel / 3. Marcel Schwob / 4. Henry Mazel / 5. Alfred Vallette. / Ci-joints les photographies de Elskamp / et de Mazel / Vous avez fait directement A. Vallette. / Enfin, vous n’aurez qu’à prendre rendez-vous, par mon intermédiaire, pour pouvoir faire Schwob d’après nature, chez lui, 122, rue du Bac. / En même temps, vous trouverez là un fort beau buste de Claudel, qui vous servira pour la cinquième tête. [l’autrice souligne] / La question Schwob sera ainsi résolue ; mais si vous publiez sa tête dans quelque autre revue, donnez-moi, si possible, la priorité ; ou bien différenciez les deux masques. […] Noto. – Elskamp désire être fait avec son chapeau ; si cela ne vous gêne pas. Mazel est ressemblant, mais un peu sévère. » (Documents, vol. I, lettre 105, p. 166).

Le rendez-vous est pris, comme l’annonce Remy de Gourmont à Vallotton : « Je vous ai annoncé chez M. Schwob pour demain à 10h […]. » (Documents, vol. I, lettre 107, p. 167).

L’existence d’un dessin préparatoire à la mine de plomb (fig. A) plaide en faveur d’une exécution sur le vif. L’exemplaire en plâtre du buste de Paul Claudel en possession de Marcel Schwob (les deux hommes avaient été camarades de classe) a servi de modèle ; il s’agit de la sculpture réalisée par la sœur de Paul Claudel, Camille : Jeune Romain ou Mon frère, 1882-1883, plâtre, localisation actuelle inconnue. Dans l’étude qu’il consacre à Camille Claudel en mars 1898 dans le Mercure de France, Mathias Morhardt, ami de Vallotton, indique : « Des exemplaires en plâtre de ce buste appartiennent à divers amis de M. Paul Claudel et notamment à M. Marcel Schwob. C’est d’après l’un de ces exemplaires que Félix Vallotton a gravé [sic] le portrait qui ornait l’une des récentes séries de masques de M. Remy de Gourmont. » (Mathias Morhardt, « Mlle Camille Claudel », Mercure de France, mars 1898, p. 715). Un des exemplaires en bronze de ce buste se trouve dans la collection du musée des Augustins à Toulouse.

Le texte de Remy de Gourmont et l’illustration de Vallotton seront repris dans Remy de Gourmont, Le II^me Livre des masques, Paris : Société du Mercure de France, 1898. Le titre s’en voit modifié : L’Auteur de « Tête d’or » dans le périodique, puis Paul Claudel dans le livre.

Remy de Gourmont, Nouveaux masques: […] L'Auteur de «Tête d'or» […]; les cinq masques dessinés par Félix Vallotton [table des matières du Tome XXV]

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Mathias Morhardt, «M^lle Camille Claudel», Mercure de France, mars 1898, pp. 709-755, plus précisément pp. 715–716.

Shchekatikhin, 1918, p. 35.