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Périodiques

No catalogue 059000

Mercure de France, tome XXV, janvier–mars 1898, première de couverture

Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)

Droits : Réservés


Mercure de France


Titre

Mercure de France

Sous-titre

Série moderne

Supplément de
____

Type de périodique
Revue
Langue·s
Français
Lieu de publication
Paris

Périodicité
Mensuel
Date de début de parution
1890 (Janvier)
Remarques
____
Date de fin de parution
1965 (Juillet)
Remarques

Le dernier numéro de la revue date de juillet-août 1965.

Dates de la collaboration de Félix Vallotton

octobre 1897 - mars 1898 puis 15 janvier 1927 - 15 mars 1927 (posthume)


Commentaire

Après la parution de sa première série de portraits d’écrivains, illustrée par Vallotton, dans la Revue des revues du 15 janvier au 15 septembre 1896 – série reprise en volume en octobre 1896 dans Le Livre des masques aux Éditions du Mercure de France –, Remy de Gourmont (1858-1915) poursuit son entreprise au sein du Mercure de France, dont il est l’un des collaborateurs les plus réguliers.

Le Mercure de France est une revue créée en 1672, puis refondée en 1889 par Alfred Vallette (1858-1935) et ses amis symbolistes, au nombre desquels Remy de Gourmont. En 1894 s’établit une maison d’édition au même nom : les Éditions du Mercure de France.

Le 24 juillet 1897, Remy de Gourmont écrit à Vallotton : « Êtes-vous prêt à une seconde série du Livre des masques. Cela a été convenu en principe est le moment semble venu d’y songer. / Nous pourrions commencer en novembre et faire durer, au Mercure cette fois, la série de XXX, cinq ou six mois. Le Mercure vous offre dix francs par masque, avec la faculté d’être payé aux dates qu’il vous plaira, même d’avance. Les originaux vous sont rendus. On pourra tirer en Album, sous votre direction, les deux séries, à quelques exemplaires (25 à 50). / Dès que j’aurai votre réponse, je m’enquérerai [sic] des photographies nécessaires. » (Documents, vol. I, lettre 96, p. 157).

Vallotton touche 10 francs par masque – contre 8 francs pour la première série parue dans la Revue des revues –, ce qu’atteste son Livre de comptes qui relève un total de 210 francs d’honoraires pour les masques publiés dans le Mercure de France (vingt masques, auxquels s’ajoutent trois supplémentaires pour la parution en volume dans Le IIme Livre des masques).

Dans sa réponse à Remy de Gourmont, Vallotton évoque très certainement une collaboration teintée d’exclusivité avec Le Cri de Paris auquel il s’apprête à livrer des masques. Ceci n’aura pas manqué de surprendre Remy de Gourmont qui reprend sa plume le 31 juillet 1897 : « J’ai été un peu désappointé en lisant votre lettre, ne pouvant m’attendre à une objection aussi radicale. Mais puisque vous m’encouragez à tourner la difficulté, voici : souvenez-vous qu’il y’a déjà un an que ce second volume des Masques est convenu entre nous ; seule, la date de son exécution fut réservée. Par conséquent en convenant maintenant de la réalisation de ce projet, nous ne faisons que de nous tenir parole mutuellement. / Si donc vous voulez bien, faisons à la date de fin juillet un traité (par lettres) qui nous engage tous les deux, et que la première série de cinq masques paraisse dans le no du Mercure mis en vente à la fin de septembre. Il faudra donc que vos 5 premiers dessins me soient remis le 5 septembre au plus tard, c’est à dire bien avant l’époque probable de votre traité avec la Revue en question. Cinq séries de cinq paraîtraient seules dans le Mercure, la dernière étant composée d’articles déjà parus. Octobre, novembre, décembre, janvier, février, – le 1er février, tout serait fini. / Un projet de traité ne peut vraiment pas vous empêcher de travailler à votre guise dans l’intervalle. / J’ajoute, sans me permettre d’insinuer aucun conseil, que je regrette votre intention de vous lier ainsi au moment où votre réputation vous attirera de tous côtés des propositions de plus en plus avantageuses. / Je serais très contrarié que cette nouvelle série ne pût se faire, car elle complète bien la première, du moins selon mes idées. Puisque nous avons commencé ensemble cette œuvre qui, au moins, a une valeur documentaire, achevons-là [sic]. Il est même probable qu’il y faudra plus de deux et plus de trois volumes, mais dans la suite, il nous sera encore, je le suppose, possible de nous entendre. » (Documents, vol. I, lettre 97, p. 158).

Vallotton attendra que ses masques soient parus dans le Mercure de France, soit jusqu’en mars 1898, avant d’en livrer au Cri de Paris, ce dès le 5 juin 1898. Il continue cependant à fournir des masques à la Revue des revues – auprès de laquelle il est engagé depuis janvier 1896 – de novembre 1897 à octobre 1898. Le Cri de Paris a dû probablement le prier de ne pas s’engager auprès de nouveaux périodiques.

Les choses sont arrangées le 4 août 1897 lorsque Remy de Gourmont écrit à Vallotton : « Votre décision me fait grand plaisir. Tout ira comme c’est entendu et comme vous le désirez. Gardez mes lettres comme je garde les vôtres : cela nous servira de traité. / Je suis de votre avis pour les têtes. Il faut obtenir une ressemblance aussi parfaite que possible ; si vous connaissiez tous les écrivains aussi bien que vous connaissez Renard, cela serait délicieux, mais vous seriez embarrassé de tant d’amis. Je veillerai donc à ce que vous ayez de bonnes photographies. / Voici, sauf remaniements très possibles le commencement de ma liste : Mirbeau, Hugues Rebell, Félix Fénéon, Francis Jammes, Léon Bloy / Maurice Barrès, Paul Claudel, Henri Mazel, Marcel Schwob, Anat. France / Abbé Charbonnel, Ed. Dujardin, C. Mauclair, Paul Fort, Jean Lorrain / Si pour quelque uns [sic], vous êtes, comme je le pense, suffisamment documenté, faites-le-moi savoir, je vous prie. En tout cas, je suppose que la photographie de Fénéon vous est inutile. » (Documents, vol. I, lettre 97, p. 159). Comme l’attestent plusieurs missives de Remy de Gourmont, il demande désormais aux écrivains non pas une mais deux photographies, comme il l’expose par exemple le 4 août 1897 à Francis Jammes (1868-1938) : « Pour le tome II du Livre des masques, je me vois obligé de vous demander votre photographie. Il est même nécessaire qu’elle soit très nette ; si vous pouviez en fournir plusieurs, face et profil, l’interprétation serait plus sûre. » (Gourmont, 2010, lettre 278, p. 338).

Les « remaniements très possibles » trouvent confirmation puisque ni Octave Mirbeau – faute de photographie livrée à temps (sur ce point, voir Gourmont, 2010, lettres 277 [4 août 1897], p. 337 et 281 [28 août 1897], p. 340 et Documents, vol. I, lettre 100, p. 161) –, ni Anatole France ne seront finalement retenus. À leur place, on trouve Alfred Vallette, fondateur et directeur du Mercure de France, et Max Elskamp. Viennent ensuite les cinq écrivains présents dans le dernier article, absents de la liste initiale : René Ghil, André Fontainas, Jehan Rictus, Henry Bataille, Éphraim Mikhaël. En revanche, le masque d’Anatole France trouve place dans la Revue des revues du 15 novembre 1897 et celui d’Octave Mirbeau dans La Revue blanche du 1er juin 1900.

D’octobre 1897 à mars 1898, le Mercure de France livre quatre séries présentant chacune cinq auteurs ; il convient de relever que la fin de chaque article stipule « Reproduction (texte et dessins) interdite ». Le mois suivant paraît Le IIme Livre des masques qui reprend à l’identique les monographies parues dans le Mercure de France, en respectant l’ordre d’apparition (contrairement à la première série parue publiée dans la Revue des revues qui a été réordonnée et remaniée pour sa publication en volume dans Le Livre des masques). Font exception les trois derniers textes, qui sont ajoutés. Ces trois ajouts – Albert Aurier, les frères Goncourt, Ernest Hello – ne sont pas inédits ; il s’agit de « la dernière [série] composée d’articles déjà parus » à laquelle Remy de Gourmont fait référence dans sa lettre du 31 juillet 1897.

Aucun autre masque, ni autre illustration ne paraîtront dans le Mercure de France avant la publication posthume, en feuilleton, du roman de Félix Vallotton La Vie meurtrière. Rédigé entre 1907 et 1908, les sept dessins conçus pour l’illustrer ont été réalisés durant l’été 1921. Texte et illustrations ont été publiés à titre posthume en feuilleton entre le 15 janvier et le 15 mars 1927 dans cinq numéros consécutifs du Mercure de France (voir Ah le bougre ! Il ne s'est pas raté, Hubertin, raide dans sa blouse noire, On s'embrasse, hein ?..., Trois mortelles heures j'errai..., Sur la table, la lampe éclairait, Joseph !... dit une autre voix, Leurs silhouettes s'enlevaient...), avant d’être édités en volume à Lausanne trois ans plus tard. Les détails concernant cette publication se trouvent dans la notice du livre paru en 1930.

Katia Poletti

Illustrations liées

Image de comparaison
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Livre de raison

1897LRZ349

«Dessins p Ie Mercure de France»

Livre de comptes

1897

«Dessins portr. p le Mercure 110»

puis en 1898

«Portr. dessins p. Mercure 100»

Honoraires
210 Francs

Bibliographie

St-James, 1979, [p. 5]

Grojnowski, 2007

Salé, 2008


Liens
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