No catalogue 048000
Otto Julius Bierbaum, Der Bunte Vogel von 1897. Ein Kalenderbuch von Otto Julius Bierbaum, Berlin : Schuster & Loeffler, 1896, page de faux-titre
Crédit photographique : © Fondation Félix Vallotton / SIK-ISEA (photographie : Philipp Hitz)
Droits : Réservés
Der Bunte Vogel von 1897
Der Bunte Vogel von 1897
Ein Kalenderbuch von Otto Julius Bierbaum
« Mit vielen Zeichnungen von Felix Vallotton und E. R. Weiss » en première de couverture ; « Mit Zeichnungen von Felix Vallotton und E. R. Weiss » en page de titre
Schuster & Loeffler
« Der Bunte Vogel von Otto Julius Bierbaum wurde im Auftrage von Schuster und Loeffler in Berlin bei W. Drugulin in Leipzig gedruckt vom I. Oktober bis 8. Dezember Eintausendachthundertundsechsundneunzig » (achevé d'imprimer)
En décembre 1896, Otto Julius Bierbaum (1865-1910) publie un recueil qui rassemble divers de ses textes déjà publiés et d’autres inédits – rimes, œuvres en prose, extraits d’articles, contes, poèmes et « pensées de bon aloi » – ainsi que des tableaux d’éphémérides comprenant les phases lunaires, le calendrier solaire, la liste des saint·e·s et des fêtes religieuses. Il s’agit « d’un calendrier populaire de vieux style », comme l’écrit le critique littéraire Henri Albert dans son compte rendu publié en mai 1897 dans le Mercure de France (tome XXII, no 89, p. 403). Bierbaum intitule l’ouvrage Der Bunte Vogel von 1897. Ein Kalenderbuch (L’oiseau multicolore de 1897. Un livre-calendrier) et demande à Félix Vallotton et au peintre et typographe allemand Emil Rudolf Weiss (1875-1942) de l’illustrer.
Le travail liant les artistes et l’auteur ne peut pas vraiment être considéré comme une collaboration. Les trois hommes ne se sont pas rencontrés pour réaliser ce projet (voir la lettre de Bierbaum à Félix Vallotton, datée du 26 novembre 1896, Lausanne, Fondation Félix Vallotton) et aucune correspondance entre Weiss et Vallotton ne nous est parvenue. Le but de Bierbaum était de publier un livre plein de goût et d’érudition. Concernant les illustrations, il explique dans l’avant-propos qu’il ne voulait pas d’illustrations au sens propre du terme, mais des ornements décoratifs, autonomes et ne se référant pas, ou seulement par hasard, aux textes : « Si on l’observe [le livre], on remarque que les dessins de Félix Vallotton et de E. R. Weiss qui en ornent les pages diffèrent quelque peu de ce que l’on nomme illustrations. Ces dessins ne sont en effet pas des illustrations et ne prétendent nullement l’être. Il s’agit de pièces ornementales conçues pour répondre, en tant que décors, au type de caractère et de typographie. Le dessinateur n’est pas ici l’homme tenant le bâton interprétatif dans une attraction de fête foraine, qui expliquerait mes complaintes poétiques au moyen d’images, mais plutôt un homme indépendant, en pleine possession de son art et dont le souci principal est d’amuser l’œil. S’il s’avère que mes idées sont traduites dans la langue des signes qui lui est propre, cela en est d’autant plus amusant qu’il a œuvré de manière totalement libre et non tel un servile illustrateur. » (« Man sieht es [das Buch] mit Zeichnungen von Felix Vallotton und E. R. Weiss ausgestattet, die sich einigermassen von dem unterscheiden, was man Illustrationen nennt. Es sind auch keine Illustrationen und wollen keine sein. Es sind Zierstücke, berechnet, mit dem Typenbilde des Drucksatzes zusammen zu gehn [sic] und dekorativ zu wirken. Der Zeichner ist hier nicht der Mann mit dem Deutestocke in der Jahrmarktsbude, der meine dichterischen Morithaten [sic] mit Bildern erklärt, sondern er ist der selbständige Mann seiner eigenen Kunst, dem es vor allem darauf ankommt, das Auge zu belustigen. Wenn er dabei meine Einfälle in seine Zeichensprache übersetzt, so ist das um so lustiger, da es ganz frei und nicht in der sklavischen Art der Illustratoren geschieht. »).
L’illustration du livre comprend en tout une soixantaine de dessins différents par Emil Rudolf Weiss ainsi que cinquante par Félix Vallotton, dont une couverture entière (première et quatrième de couverture ainsi que le dos), des entêtes, des culs-de-lampe, des vignettes et des couillards, ainsi que cinq portraits-masques des peintres Hans Thoma, Fritz von Uhde et Arnold Böcklin et des auteurs Detlev von Liliencron et Richard Dehmel. Les dessins originaux qui nous sont parvenus montrent que Vallotton les a livrés dans les dimensions dans lesquelles ils seront reproduits. Il a donc travaillé dans de petites dimensions, la plupart du temps à l’échelle 1 : 1.
Quinze des ornements que Vallotton transmet à Bierbaum sont des reprises d’autres projets éditoriaux, réalisés auparavant (voir le catalogue Exposition internationale du livre moderne à l’Art Nouveau, la Revue franco-américaine, les livres Le Grand Trimard et Die Schlangendame). Plusieurs des vignettes que l’artiste réalise pour Der Bunte Vogel von 1897 seront reprises à leur tour dans d’autres publications de Bierbaum, notamment dans Stilpe (1897) et dans Kaktus und andere Künstlergeschichten (1898), tous deux édités par l’éditeur Schuster & Loeffler à Berlin. Sur la base de ces éléments, il semble plausible que Vallotton ait reçu les 250 francs mentionnés en 1896 dans son Livre de comptes pour Der Bunte Vogel von 1897 (sur ce point, voir aussi ici).
Bien que trop grand et trop cher pour être un simple bien d’usage courant, Der Bunte Vogel de 1897 est globalement bien accueilli. Ainsi, on peut lire en page 74 de l’ouvrage Die Entwicklung der modernen Buchkunst in Deutschland (1901), publié par l’historien de l’art Otto Grautoff, que l’apparence de ce recueil est en harmonie avec son contenu, que la typographie se marie bien avec les vignettes des deux artistes et que le jeune Emil Rudolf Weiss s’est très bien adapté au style de Félix Vallotton. Grautoff regrette toutefois un usage excessif des ornements et un placement qui ne précise pas toujours la structure du livre. À son avis, une mise en page plus épurée aurait aidé le lectorat à percevoir plus clairement le fil rouge du livre.
Henri Albert note au sujet des illustrations de Vallotton : « Qu’il soit mentionné seulement qu’il [le livre] est illustré de nombreux dessins de Félix Vallotton et de E. R. Weiss et que le modernisme de Vallotton jure un peu avec l’aspect gothique du recueil. » (Mercure de France, tome XXII, no 89,1897, p. 403).
Tirage courant sur papier d'édition : nombre d'exemplaires inconnu
Tirage de tête en trois versions différentes : cinq exemplaires sur papier impérial japonais, dix exemplaires sur papier de Hollande et quinze exemplaires sur papier allemand, tous numérotés
Reliure : brochée
Prix de vente : 6 marks (édition ordinaire), 10 marks (édition de luxe sur papier allemand), 12 marks (édition de luxe sur papier de Hollande), 30 marks (édition de luxe sur papier impérial japonais)
Non spécifié
Papier d'édition
Non cité
Voir fiches liées
Meier-Graefe, 1898, p. 61
Ducrey, 1995, pp. 30, 32-34
Henri Albert, « Lettres allemandes. Otto Julius Bierbaum : Der Bunte Vogel », Mercure de France (Série moderne), 1897, tome XXII, no 89, p. 403
Revue universelle : recueil documentaire universel et illustré, vol. 7, 1897, p. 60.
Otto Grautoff, Die Entwicklung der modernen Buchkunst in Deutschland, Leipzig, Verlag von Hermann Seemann Nachfolger, 1901, pp. 73-74.
Dushan Stankovich, Otto Julius Bierbaum - eine Werkmonographie, Bern/Frankfurt a.M., Verlag Herbert Lang & Cie AG, 1971, p. 189-192.
Bernhard Maria Holeczek, Otto Julius Bierbaum im künstlerischen Leben der Jahrhundertwende. Studien zur literarischen Situation des Jugendstils, Diss (Masch.)., Fribourg 1973, p. 111.
Le livre est consultable sur Internet Archive.
Édition ordinaire